Les Affaires étrangères irakiennes ont convoqué l’ambassadeur turc après des déclarations du président Recep Tayyip Erdogan qualifiant de « terroristes » des milices paramilitaires impliquées dans la lutte antijihadistes en Irak, a indiqué jeudi un porte-parole.
Le ministère irakien a « remis à l’ambassadeur turc à Bagdad une protestation formelle concernant des déclarations récentes du président turc sur le groupe Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire) », a précisé dans un communiqué Ahmad Jamal, porte-parole des Affaires étrangères.
Hachd al-Chaabi est une organisation progouvernementale dominée par des groupes paramilitaires chiites soutenus par l’Iran, qui joue un rôle clé dans la lutte contre la milice wahhabite terroriste Daesh (Etat islamique-EI) en Irak. Le Hachd compte aussi dans ses rangs des milliers de combattants des tribus irakiennes.
Dans une interview à la télévision satellitaire du Qatar al-Jazeera, dont le bureau à Bagdad a été contraint de fermer en 2016, M. Erdogan a déclaré:
« Dans le combat contre Daech (EI) en Irak, il y a quelque chose de frappant (…) Le Parlement irakien dit que Hachd al-Chaabi n’est pas un groupe terroriste, mais ce qui est intéressant c’est qui est derrière ce groupe terroriste ».
Fateh Yildiz a pris son poste comme ambassadeur turc à Bagdad en janvier.
Selon l’AFP, M. Erdogan est honni par la plupart des factions chiites en Irak qui l’accusent d’avoir soutenu l’émergence de Daesh et de continuer à encourager les opérations de la milice wahhabite.
De plus la Turquie a établi des bases militaires dans le nord irakien et refuse de sortir malgré les nombreuses demandes du gouvernement irakien.
De surcroit, elle s’ingère fréquemment dans les affaires irakiennes internes et entretient des liens très étroits avec certaines personnalités accusées de corruption et qu’elle héberge chez elle.
Alors qu’elle souhaite une action plus dure contre les séparatistes kurdes turcs, qu’elle considère comme un groupe « terroriste », elle est en bonne relation avec le président des Kurdes irakiens Massoud Barzani.