Les frappes turques contre les kurdes en Syrie et en Irak ont complexifié la situation au Moyen-Orient.
Dans l’attente de la riposte des YPG qui « ne resteront pas silencieux face à cette attaque et se réservent le droit de se défendre et de venger (leurs) martyrs », selon les menaces proférées par leur porte-parole, Redur Khalil, nous sommes face à une situation inédite, surtout pour les Etats-Unis. C’est la première fois depuis des décennies que des alliés des Etats Unis s’entretuent.
Et cela risque de perdurer!
L’état-major turc s’est targué de ses opérations contre les positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak et les Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie: à Sinjar, en Irak, et dans la zone du mont Karachok, dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie. Ces deux organisations figurent en tête de la liste turque des organisations terroristes. Ankara craint par-dessus tout, leurs velléités séparatistes menacent son entité de scission.
Le chiffre des morts que les responsables turcs délivrent dépasse de loin celui véhiculé par l’AFP, qui s’est fié à celui donné par l’OSDH : 70 militants kurdes et non pas 20 seulement.
« Selon les données fournies par les renseignements, au cours d’un raid ont été détruits des entrepôts de munitions, des postes de liaison et des gîtes des membres » de l’organisation, indique une source dans un communiqué, précisant que 40 membres du PKK avaient été tués en Irak et 30 autres en Syrie, rapporte Sputnik
Après que les affrontements armés entre la Turquie et le PKK ont repris en juillet 2015, le gouvernement turc a annoncé avoir neutralisé plus de 10 000 membres de cette organisation. Selon Ankara, sur cette période, les attaques des combattants kurdes ont coûté la vie à 900 militaires et 300 civils.
« Nous demandons à la coalition d’intervenir pour faire cesser les violations turques et l’appui indirect de ce pays à Daesh », a dit à l’AFP un commandant de la milice kurde des YPG visée par les raids.
La réponse américaine semble ouvertement embarassée.
« On ne veut pas que certains de nos partenaires tirent sur d’autres de nos partenaires », a dit un responsable de la Défense à l’AFP, sous condition d’anonymat.
Ayant fait part de sa préoccupation, le département d’État américain a annoncé par la voix de son porte-parole Mark Toner que les raids en question avaient été effectués sans coordination avec les États-Unis, ni avec la Coalition internationale anti-Daesh. Et qu’il en » a fait part directement au gouvernement truc ».
« C’est une bataille très complexe et nous en sommes conscients. Mais ce genre d’action sape franchement les efforts de la coalition contre l’EI », a repris M. Toner. Reste à savoir comment ils vont s’y prendre.