A l’issue des 100 premiers jours de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, le président syrien l’a accusé, dans une interview à la télévision vénézuélienne TeleSUR, de ne pas suivre une ligne politique guidée par ses seules convictions.
«Donald Trump n’a pas de ligne politique propre mais met en œuvre des décisions prises par les agences de renseignement, le Pentagone, les grands fabricants d’armes, les compagnies pétrolières et les institutions financières», a déclaré le président syrien Bachar el-Assad,.
«Comme on l’a vu ces dernières semaines, il a complètement changé sa rhétorique et s’est totalement soumis à l’Etat profond américain», a-t-il poursuivi.
Le dirigeant syrien fait ainsi allusion à la campagne électorale de Donald Trump, durant laquelle il avait promis à plusieurs reprises de se débarrasser de «l’interventionnisme» de Barack Obama. Chose que le 45e président des Etats-Unis semble avoir rapidement oublié. En effet, après 100 jours à la Maison Blanche, 59 missiles Tomahawk ont déjà été tirés sur une cible militaire syrienne, plus précisément la base aérienne d’Al-Chaayrate, en représailles à une attaque chimique présumée dans la province d’Idlib, contestée par Damas.
Une évolution de la politique étrangère américaine qui interpelle le dirigeant syrien. «C’est une complète perte de temps d’évoquer la politique étrangère de Donald Trump», a lancé Bachar el-Assad, car «il peut dire quelque chose», mais ce qu’il fait dépend de ce que «ces institutions [le Pentagone et le complexe militaro-industriel] lui dictent».
Pour le président syrien, son homologue n’est rien d’autre qu’«un pantin aux mains des corporations américaines».
D’après Bachar el-Assad, ce jeu d’influences n’est pas une nouveauté aux Etats-Unis. «Tous les hommes politiques américains ont une caractéristique commune : ils mentent comme ils respirent. C’est pourquoi on ne doit pas croire le Pentagone ou les institutions américaines, parce qu’ils disent des choses qui vont dans le sens de leur politique mais qui ne reflètent pas la réalité», a-t-il déclaré.
Lors de l’interview, Bachar el-Assad a aussi décrit la place que les Etats-Unis souhaitent occuper sur l’échiquier mondial. Selon lui, «Washington a pour ambition de contrôler tous les Etats du monde sans exception».
«Tout ce qui se passe en Syrie, en Corée, en Iran, en Russie et peut-être au Venezuela, tend vers le rétablissement de l’hégémonie américaine dans le monde, parce qu’ils [les Etats-Unis] sont persuadés que leur hégémonie est à l’heure actuelle menacée, ce qui menace par conséquent les intérêts des élites économiques et financières américaines», a-t-il expliqué.
Source: RT