Alors que la deuxième journée du sommet du Groupe des sept vient de débuter en Sicile, le président de la société de recherche Eurasia Group et analyste américain Ian Bremmer considère que cette réunion est totalement «inutile» vu que les pays membres du G7 sont en constante perte de vitesse.
Le sommet du G7 qui se déroule actuellement à Taormine, en Sicile, serait inefficace, selon l’analyste américain et président de la société de recherche Eurasia Group Ian Bremmer.
« Les résultats [du sommet, ndlr] seront peu significatifs car les sept pays qui participent au G7 ont de moins en moins de poids. Avec l’économie capitaliste et la globalisation, l’apparition de la puissance économique et géopolitique de la Chine, le désarroi de l’Europe, la croissance de la Russie, l’explosion intérieure du Proche-Orient ainsi que les États-Unis, qui se mettent tout le monde à dos notamment si on regarde les valeurs qu’ils avaient auparavant diffusées, c’est inévitable », a déclaré M. Bremmer dans son interview publiée ce samedi par le quotidien italien la Repubblica.
Par ailleurs, évaluant les perspectives des efforts conjoints du Groupe des sept dans la lutte antiterroriste, l’analyste affirme qu’ils seront difficilement réalisables.
« Il ne faut pas oublier que lorsque Donald Trump demandera à l’Otan de rejoindre la coalition anti-Daech, il s’agira d’une manière détournée d’obliger certains alliés à débourser encore plus d’argent. Les autres membres de l’Alliance le savent et tiennent tête. Voilà pourquoi Jens Stoltenberg [le secrétaire général de l’Otan, ndlr] a déclaré que l’Otan pourrait participer uniquement d’une façon extramilitaire. On peut observer la même discorde dans les questions relatives au climat. C’est un exemple de plus de cette désunion qui, probablement, ne pourra plus être surmontée », a-t-il argumenté sa réponse.
En outre, avec la perte de l’influence de l’Onu et de l’Otan, l’instabilité dans le monde ne fera qu’accroître tant du point de vue économique que sécuritaire. De plus, il estime que le nombre de conflits géopolitiques va augmenter dans les années à venir car les gouvernements nationaux sont plus préoccupés par leurs problèmes intérieurs que par les soucis globaux.
« Si en 2008, nous avons connu une récession économique, en 2017 il faut s’attendre à une décadence géopolitique », ajoute M. Bremmer.
Par la même occasion, l’analyste a rappelé le rôle dans ce processus du Président américain Donald Trump, indiquant qu’il « avait déterminé la fin de la » Pax americana » ». Il constate que les États-Unis restent adeptes de l’ingérence dans les affaires des autres pays mais que l’horizon de leurs propres intérêts nationaux ne fait que se resserrer.
Les leaders des pays membres du Groupe des sept (G7, à savoir l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, l’Italie, le Japon, la France et le Royaume-Uni) se sont réunis les 26 et 27 mai à Taormine, en Sicile, lors d’un sommet visant à discuter les problèmes internationaux qui sont à l’ordre du jour, notamment la lutte antiterroriste et la crise migratoire.
Source: Sputnik