L’affrontement américano-russe au Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas été une surprise.
Car, il était clair que compte tenu de la froideur qui domine les relations bilatérales entre les deux superpuissances sur la situation en Syrie, le projet de résolution français -soutenu par les USA- n’avait aucune chance de voir le jour avec les « veto » russe .
Un droit de veto que la Russie a brandi depuis le premier moment, sachant que les Etats-unis et leurs alliés français et britanniques étaient prêts à s’y opposer.
Néanmoins, il convient de relever deux points nouveaux qui ont marqué cette réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies :
Premièrement: la décision égyptienne de voter à la fois les résolutions russe et française ensemble, marquant un précédent historique au Conseil de sécurité, et si le représentant de l’Egypte ne voulait pas provoquer la France en votant en sa faveur , il a toutefois mis en colère l’Arabie Saoudite, surtout son représentant Abdallah alMouallimi , en confirmant la convergence de la position égyptienne avec les positions syrienne et russe.
Deuxièmement: le soutien de la Chine au projet de résolution russe et son abstention de voter sur le projet de résolution français, confirmant ainsi une alliance plus enracinée avec la Russie, tant à l’égard de la situation en Syrie que dans d’autres questions.
Le soutien égyptien à la décision russe confirme la détérioration des relations entre l’Egypte et l’Arabie saoudite . Il est clair que les autorités égyptiennes ont commencé à sortir du camp saoudien pour se rapprocher plus du camp irano-russo-syrien.
D’ailleurs, après la réunion qui a eu lieu entre M. Sameh Shoukry, ministre Affaires étrangères égyptien et son homologue iranien Mohammad Jawad Zarif, à New York en marge des réunions de l’ONU, le gouvernement égyptien a pris l’initiative d’envoyer un nouveau chargé d’affaires à son ambassade en Iran, qui est représenté par l’ambassade de suisse.
Et donc, la réouverture de l’ambassade égyptienne à Téhéran n’est qu’une question de temps.
Pour ce qui est de la guerre en Syrie, le bombardement par les chasseurs russes et syriens contre les bases des groupes takfiristes notamment le Front Fath alCham, se poursuit parallélement à la progression de manière impressionnante des forces de l’armée syrienne à Alep.
Il est clair que la Russie, qui envoie plus de navires de guerre et des systèmes de missiles plus performant comme les « S-300 » et « S 400 » à leurs bases en Syrie, laisse deviner que sa stratégie repose sur deux facteurs clés: d’abord, soutenir le président Bachar al-Assad et son gouvernement, et ensuite, éliminer les groupes islamistes radicaux.
Mais aussi, rejeter toute initiative des Nations Unies ou des États-Unis qui prévoit la création d’une zone d’exclusion aérienne dans la ville d’Alep.
En fait , la position russe n’a pas changé, alors que du côté des américains, certaines déclarations américaines ont confirmé que le Conseil national de sécurité US a mené ces derniers temps une cadense effrennée dans ses réunions et que le président Obama étudient des options militaires dans la crise syrienne.
Parmi ces options, le bombardement de l’armée syrienne, ou peut-être l’assassinat du président al-Assad et de certains chefs militaires, ou frapper le siège du commandement militaire.. Autrement dit, cela signifie déclencher une guerre entre les superpuissances parce que le Ministère de la Défense russe a cassuré qu’il ne permettra pas un seul raid américain contre l’armée syrienne, et ripostera en utilisant ses « S-300.
Source: Traduit du site alAlam