L’ONU s’est contenté d’accuser vendredi la coalition arabe, menée par l’Arabie saoudite, d’être responsable d’une frappe aérienne contre des civils cette semaine au Yémen, en soulignant qu’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans la région visée.
Une vingtaine de civils ont trouvé la mort dans un camp de déplacés dans la région de Mawza, près de Taëz, la grande ville du sud-ouest du Yémen aux mains de l’organisation d’Ansraullah et des unités de l’armée yéménite fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, qui estime lui à 18 le nombre de morts, a indiqué que les frappes ont touché trois familles réfugiées dans des huttes après avoir dû quitter leur foyer il y a trois mois en raison des combats.
Dans un communiqué, il a affirmé que l’attaque avait été menée par les « Forces de coalition arabes », alliance dirigée par l’armée saoudienne contre l’organisation Ansraullah et une grande partie de l’armée yéménite et soutenir le régime reconnu par la communauté internationale, mais contesté par une grande partie de la population yéménite.
« Il ne semble pas y avoir un quelconque objectif militaire à proximité immédiate des maisons détruites », a ajouté le Haut-commissariat.
Les civils constituent plus de la moitié des 8.000 morts du conflit depuis l’intervention arabe, selon l’ONU.
Cet avertissement ne risque pas de contraindre la coalition arabe à changer de comportement.
Il suffit que cette dernière reconnaisse des erreurs et promette de modifier les règles d’engagement pour éviter les victimes civiles pour se faire pardonner. L’Arabie saoudite et ses alliés dans cette guerre étant entièrement couverte au sein des Nations Unies aussi bien par les puissances occidentales que par la Russie .
En octobre 2016, un raid contre une cérémonie de deuil à Sanaa ayant fait 140 morts n’a soulevé que des condamnations .
Idem pour l’épidémie de choléra qui s’est déclarée fin avril et ravage ce pauvre pays.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime le nombre de personnes suspectées d’être contaminées à près de 370.000, à la date du 19 juillet, et à 1,828 personnes qui en sont décédées, l’organisation onusienne ne bronche pas.
La situation est d’autant plus dramatique que plus de 7 millions de personnes sont menacées de famine, y compris 2,3 millions d’enfants mal nourris âgés de moins de cinq ans.