En déclenchant l’actuelle crise avec Doha, l’Arabie saoudite et ses alliés cherchent à faire main basse sur la politique étrangère du Qatar, affirme le chef du service de communication du gouvernement qatari.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte « veulent sous-traiter notre politique étrangère, ils veulent être impliqués dans nos décisions internes », a accusé dans une interview à l’AFP cheikh Saif ben Ahmed Al-Thani.
Selon lui, leur objectif c’est que « les décisions ne soient plus prises au Qatar ». « Cela ne sera jamais acceptable », a-t-il ajouté.
Il a qualifié de « nouvel ultimatum », une liste d’individus et entités « terroristes », publiée mardi par Ryad et ses alliés qui les accusent de liens avec le Qatar.
« C’est encore quelque chose qui bloque la résolution de la crise », a estimé M. Al-Thani, « ce n’est pas quelque chose qui va dans le sens de négociations positives ».
Mais le Qatar reste néanmoins « ouvert au dialogue, ouvert à la négociation » avec pour condition préalable la levée du « blocus illégal » imposé au pays, a-t-il poursuivi.
Doha dénonce « l’obstination » de ses voisins du Golfe et demande l’aide de l’ONU
Pour sa part, le ministre qatari des Affaires étrangères a accusé jeudi ses voisins du Golfe et l’Egypte de faire preuve « d’obstination » dans la crise diplomatique qui les oppose, et a demandé aux Nations unies d’intervenir pour régler la crise.
Le cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani a rencontré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres à New York pour discuter des tensions qui fragilisent la région, depuis que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, le 5 juin.
Les quatre pays reprochent à Doha de soutenir des groupes radicaux et de ne pas prendre assez de distance avec l’Iran.
Ils ont imposé des sanctions au Qatar, dans ce que le ministre des Affaires étrangères qatari qualifie de « graves violations des lois internationales ».
« Le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et toutes les Nations unies ont un rôle à jouer, parce que ces violations ont continué », a déclaré le ministre à des journalistes après sa rencontre avec Antonio Guterres.
« L’autre camp fait preuve d’obstination, et ne fait aucun pas dans la bonne direction pour résoudre les problèmes », a accusé le ministre.
Le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies ont déjà exprimé leur volonté de voir une solution trouvée au niveau régionale.
Source: Avec AFP