Enième rencontre saoudo-israélienne : elle a eu lieu cette fois-ci au niveau d’anciens haut-fonctionnaires aussi bien de la monarchie saoudienne que de l’entité sioniste.
Organisée dans une synagogue à New York le dimanche dernier 22 octobre, par le Forum de la politique d’Israël et le Nouveau centre pour la sécurité américaine, la conférence a vu la participation de l’ancien ambassadeur saoudien Turki al-Fayçal , qui avait servi aux Etats-Unis et en Grande Bretagne.
« J’espère que ma première visite à une synagogue ne sera pas la dernière », a lancé Fayçal. Ce qui lui a valu les applaudissements de l’audience et plus précisement de la part de l’ancien chef du Mossad Ephraïm Halevi , qui était présent à la rencontre , ainsi que d’autres ancien hauts-officiers de l’armée d’occupation israélienne.
Ayant pris la parole, Halevi a salué les efforts déployés pour rapprocher entre les points de vue arabes et israélien.
« Laissez-mois vous dire au début que l’approche de la paix qui est saluée comme étant israélienne est à l’origine saoudienne, lorsqu’en 2002, le prince Abdallah, qui était alors prince héritier avait lors d’un entretien avec le journaliste américain Thomas Friedmann proposé la première formule de ce qui va être plus tard connu sous l’initiative saoudienne pour établir la paix au Moyen-Orient », a dit Halevi.
Ce plan préconisait la reconnaissance d’Israël sur les territoires de 1948 par les Arabes en échange de l’instauration d’un Etat palestinien sur les territoires palestiniens de 1967. Depuis, la majeure partie de ces territoires sont devenus sous occupation israélienne, et les colonies se font de plus en plus nombreuses.
Quant à Turki al-Fayçal, il a vociféré comme d’habitude contre l’axe de la résistance, dont l’Iran, et le mouvement Hamas qu’il a qualifié « d’organisation terroriste ».
La Syrie où les groupes terroristes soutenus par Ryad battent en retraite, semblait occuper le centre de ses préoccupations. S’adressant au président américain, il l’a mis en garde contre le président syrien, qu’il a taxé « de grand terroriste qui a tué plus que le Hamas, Daech, où le front al-Nosra », selon ses termes.
Il a ajouté : « raison pour laquelle il faut persuader la Russie, non pas de renoncer à lui, mais de garder une distance à son égard. Si ceci a lieu, nous pourrons obtenir ce que nous voulons en Syrie ».
Il déplore le fait que « la politique américaine en Syrie est toujours ambigüe », alors que celle à l’égard de l’Iran est « claire et ferme ».
Evoquant la défaite de Daech, il a estimé qu’elle n’est pas suffisante. « Trump a besoin d’élaborer une nouvelle politique à l’égard de la Syrie », a-t-il objecté.
Concernant le terrorisme. M. Fayçal a indique que pour l’éradiquer il faut « réformer les capitales ».
« Si vous voyez l’Irak, la Syrie, le Liban, le Yémen, et la Libye, vous allez voir que les groupes terroristes y prospèrent », a-t-il dit, estimant que « le meilleur moyen pour résoudre cette situation là est à travers des gouvernements établis prêts à œuvrer et qui peuvent faire face à ces défis », a-t-il expliqué.
L’ancien diplomate saoudien a certes omis d’évoquer que les groupes terroristes qui sévissent dans ces pays adhèrent à l’idéologie wahhabite, la religion d’état dans son pays.
En revanche, il n’a pas oublié de citer une énième fois une phrase qui lui semble très chère: » Avec l’argent des Juifs et l’intelligence des Arabes, on peut tout réaliser ».
A vrai dire, cette idée est tout-à-fait l’inverse d’une phrase très chère aux prédicateurs sionistes lorsqu’ils tentaient de persuader les milieux arabes de conclure la paix avec Israël. « Avec l’argent des Arabes et l’intelligence des Juifs, on peut tout faire », disaient-ils.
Une insinuation sur le manque d’intelligence des Arabes qui ne semble pas avoir échappé au diplomate saoudien, sans toutefois l’empêcher de négliger tout le mépris qu’elle sous-entend et de tendre la main à son auteur.