C’est un exploit à double visage que l’armée syrienne et ses alliés ont effectué en conquérant la ville d’al-Boukamal, située aux confins avec la frontière irakienne.
Le premier étant le fait d’en avoir délogé Daech, pour qui c’était le dernier fief en Syrie.
Le second étant d’avoir atteint la premier cette ville, qui était aussi convoitée par la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les Etats-Unis dans le cadre de la coalition internationale. Selon l’AFP, les FDS qui combattent Daech depuis l’est de la province de Deir Ezzor, se trouvent du côté est du fleuve Euphrate et ont conquis des zones moindres que l’armée syrienne.
Bataille éclair
Il faut dire aussi que l’opération a été très rapide. À peine assiégée, mercredi après-midi, la ville a commencé à tomber dans la soirée. Ce jeudi, elle est entièrement libérée.
« Les unités de nos forces armées, en coopération avec les forces supplétives et alliées, ont libéré Al-Boukamal », a annoncé l’armée dans un communiqué.
« La libération de Boukamal revêt une grande importance, car elle représente l’échec du projet du groupe terroriste takfiriste Daech dans la région », a précisé l’armée.
Soutenues ces dernières semaines par des raids intenses de l’aviation militaire russe, les troupes syriennes et ses alliés avaient progressé ces derniers jours rapidement vers la ville avant de l’encercler mercredi et de la prendre d’assaut.
La bataille du Hezbollah, du Hachd et des Pasdarans
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, siégeant à Londres, l’offensive a été menée aussi bien par les combattants du Hezbollah libanais que ceux du Hachd al-Chaabi irakiens et des Pasdarans, les Gardiens de la Révolution iraniens.
Après de violents combats, « l’EI s’est retiré vers l’est de la province de Deir Ezzor » où les jihadistes takfiristes sont encore présents dans des zones désertiques, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
« Le Hezbollah, les Gardiens de la Révolution et des combattants irakiens représentent la colonne vertébrale des forces » qui ont chassé l’EI de Boukamal », selon lui.
Ces derniers jours, les forces engagées contre l’EI de part et d’autre de la frontière syro-irakienne ont coordonné leurs actions.
Des combattants du Hezbollah ont ainsi traversé mercredi la frontière irakienne, « avec l’aide des unités des forces paramilitaires irakiennes du Hachd al-Chaabi, qui soutiennent l’armée irakienne, pour contourner Al-Boukamal puis l’encercler du côté nord », selon une source auprès des groupes paramilitaires qui soutiennent Damas, rapporte l’AFP.
Daech, prise en étau
Selon Média de guerre (MG), instance médiatique de la Résistance, « le commandement de Daech a totalement perdu le contrôle de la bataille., surtout après la fuite de la plupart de ses groupes étrangers connus sous l’appellation « Al-Mouhajirine », qui ont laissé les locaux, baptisés Al-Ansar faire face à leur sort tous seuls ».
Et MG de poursuivre: « Pris en étau à l’intérieur d’al-Boukamal, du côté syrien sud-est et du côté irakien au nord-est, ils n’ont pas tardé à battre en retraite et à se retirer vers le nord de la ville ».
Selon l’AFP, la milice wahhabite terroriste se retrouve prise en étau dans quelques zones à la frontière entre les deux pays.
A la frontière en Irak, elle est désormais est retranché dans la localité de Rawa et ses environs désertiques.
Dans la province syrienne de Deir Ezzor, elle n’est plus présente que dans quelques villages et petites localités et contrôle au moins un champ pétrolier, selon l’OSDH.Ailleurs en Syrie, Daech est présent dans deux quartiers périphériques de Damas, Yarmouk et Hajar al-Aswad, et dans quelques poches de la province centrale de Homs et dans le sud syrien.