Neuf jours après le début de l’offensive pour libérer la ville de Mossoul du groupe takfiro-wahhabite Daesh, les forces irakiennes continuaient à progresser sur plusieurs fronts.
À l’ouest de Mossoul, un front jusqu’à présent calme. Les unités paramilitaires de la mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) ont en effet reçu l’ordre de couper l’accès entre Mossoul et la Syrie, et ce, en dépit des pressions américaines.
« Notre mission est d’empêcher la fuite de Daesh vers la Syrie et d’isoler totalement Mossoul de la Syrie », a expliqué à l’AFP Jawad al-Tulaibawi, un des porte-parole du Hachd Chaabi. « Nous nous attendons à une bataille violente et difficile ».
Les combattants du Hachd Chaabi qui ont joué un rôle clé contre Daesh veulent également libérer la ville de Tal Afar (90 km à l’est des frontières irako-syriennes), à l’ouest de Mossoul.
La participation du Hachd al-Chaabi à l’offensive est source de tensions. Les dirigeants américains et turcs s’y opposaient et exerçaient des pressions dans ce sens. Washington et Ankara voulaient écarter le Hachd Chaabi de cette région. Ils aspiraient à une sécurisation régionale de cette zone.
Abadi avertit Ankara
Dans ce contexte, le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, a affirmé qu’il n’autoriserait pas l’occupation de son pays. Il a averti les autorités turques qu’elles n’étaient pas venues en Irak pour se divertir.
La Turquie affirme de plus en plus son intention de jouer un rôle clé dans la résolution des crises. Son chef de la diplomatie, Mevlüt Cavusoglu, a ainsi affirmé mardi qu’elle pourrait lancer une opération terrestre dans le nord de l’Irak pour éliminer toute « menace » contre ses intérêts. Plusieurs centaines de soldats turcs sont déployés sur la base de Bachiqa.
Pour rappel, l’armée turque a envoyé, en début de septembre 2015, ses forces militaires appuyées par des dizaines de chars dans la banlieue de Mossoul. Tout en condamnant cette agression militaire qui a eu lieu sans la coordination du gouvernement irakien, Bagdad l’a qualifiée de violation de l’intégrité irakienne. Et pourtant, le Parlement turc a donné à l’unanimité, le 1er octobre dernier, son feu vert à la prolongation d’un an du déploiement des forces turques en Syrie et en Irak.
Par ailleurs, Abadi a appelé tout le monde à rester vigilants vis-à-vis des tentatives des terroristes en Irak. Il a fait part du succès de l’acheminement de denrées alimentaires vers les régions libérées avant d’ajouter que les incendies avaient été maîtrisés par les forces locales dans les zones d’opérations.
En allusion aux avancées de l’armée irakienne qui mène l’opération pour la libération de Mossoul, le Premier ministre irakien a précisé que les habitants ne seraient pas évacués des villes au cours de l’offensive.
Les opérations de Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, ont été lancées le 17 août depuis différents axes sur l’ordre du Premier ministre irakien, engageant des dizaines de milliers de forces de l’armée et de la police, des Forces de mobilisation populaire et des Peshmergas kurdes vers le dernier bastion de Daech en Irak.
Ces derniers jours, de multiples images d’environ 80 villages et villes libérés dans la banlieue de Mossoul ont été diffusées. Selon les experts, les forces irakiennes ont enregistré des victoires bien au-delà des attentes.
Durant cette dernière année, les forces irakiennes ont réussi à repousser les terroristes et à reprendre le contrôle de villes importantes comme Baïji, Tikrit, Ramadi et finalement Falloujah.
Source: AlAkhbar, AFP, PressTV
Source: Divers