Après plusieurs heures de confusion sur le sort l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, le ministère yéménite de l’intérieur a annoncé « la mort de la tête de la trahison », Ali Abdallah Saleh et la reprise totale de tous les locaux « des milices de la division », en allusion sans aucun doute aux groupuscules armés qui combattaient à ses ordres.
« Le ministère de l’Intérieur (contrôlé par les Houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d’un certain nombre de ses éléments criminels », a affirmé la chaîne de télévision d’Ansarullah, Al-Massirah, en citant un communiqué.
Et d’ajouter : « l’avortement de ce projet de division constitue un échec pour le plus dangereux projet de trahison et de division sur lequel pariaient les forces de la coalition saoudo-US afin de faire plier le Yémen.
Selon le correspondant d’AlAlam, citant des sources confidentielles d’Ansarullah, Saleh a été tué avec deux de ses compagnons Aref Zoka et Yasser al-Awadi, lors de leur tentative de fuir vers la province de Maareb à bord de trois blindés. Ils ont été visés par des checkpoints des forces yéménites après leur fuite de Sanaa qui a été totalement sécurisée.
Avant la publication du communiqué du ministère de l’intérieur, le conseiller médiatique auprès du haut conseil politique yéménite, Ahmad al-Hobeichi, a fait état de la mort d’Ali Abdallah Saleh dans une région contrôlée par les forces aériennes émiraties, à Maareb. Il s’est basé sur des sources proches du ministère yéménite de l’intérieur et de l’armée yéménite.
M.al-Hobeichi, lui-même du parti du Congrès populaire de Saleh, a ajouté, dans une interview avec AlMayadeen, que les avions émiratis ont bombardé dimanche les locaux de Saleh.
Et d’affirmer: les nobles du parti du congrès populaire sont opposés au complot émirati contre Sanaa. Il a dans ce contexte révélé l’entrainement de 900 miliciens pro-Saleh par les forces émiraties dans le sud d’Aden.
Un peu plutôt, l’agence Reuters avait fait état d’une explosion dans le domicile de Saleh, au centre de Sanaa. Une information démentie par le correspondant de la télévision libanaise AlMayadeen.
Dessous du complot Saleh-Emirati
Après un concubinage imposé par la guerre saoudo-US contre le Yémen, l’ancien président Ali Abdallah Saleh a décidé de renverser la table sur ses partenaires du mouvement Ansarullah. Il ne s’agit pas de sa première tentative. Mais cette fois-ci, Saleh a reçu des messages rassurants de la part des Emirats et de la France, rapporte le quotidien libanais AlAkhbar.
C’est son neveu, Ammar, qui gérait la relation entre Saleh et le prince héritier émirati Mohammad ben Zayed. « Agis d’abord, puis on t’accordera notre soutien », tel était le mot d’ordre émirati à Saleh.
Parallèlement, son neveu Ammar coordonnait avec des officiers émiratis (déployés dans le sud du Yémen) l’entrainement, la formation et l’équipement d’officiers connus pour leur obédience à son oncle.
Une source proche des deux parties a expliqué que la relation entre Saleh et Ansarullah a explosé en raison de plusieurs facteurs :
Ansarullah était au courant « des liens douteux de Saleh avec l’étranger » et de « sa mainmise sur les revenus du secteur de télécommunications et du port de Hodeida ». Ni le secteur public yéménite frappé par une crise financière majeure, ni le secteur militaire ne profitaient de ces revenus.
Le parti du Congrès populaire de Saleh s’accaparait de la plupart des ministères qui doivent fournir de l’argent à l’Etat.
Le désespoir sur les fronts de bataille
Mais la cause principale de ce faux pas de Saleh se résume par le désespoir total des forces de la coalition saoudo-émirati-US qui ne sont pas encore parvenus à enregistrer une percée (depuis mars 2015) sur le front de Nehm, à l’est de Sanaa. Les forces de la coalition ont en vain mobilisé plusieurs brigades dans le but de prendre le contrôle d’« Arhab » près de Nehm, afin de paver la voie vers Sanaa.
Parallèlement, les forces d’Ansarullah se trouvent à 70 km d’Aden, la capitale méridionale du pays.
Alors que le front de Taez est relativement calme hormis des petites échauffourées.
Ansarullah a en effet réussi à contrecarrer le soulèvement de Saleh sans affecter les autres fronts.
Retour à la normale
Entre-temps, le ministère de l’Intérieur a confirmé dimanche que la situation sécuritaire dans la capitale et dans les provinces environnantes est retournée à la normale.
Dans un communiqué publié dimanche, le ministère affirme que « les forces yéménites ont nettoyé la majorité de ces régions de la présence des miliciens. Il ne reste plus que quelques petites poches de saboteurs. Le travail va bon train pour les sécuriser ».
Et d’ajouter: plusieurs chefs de ces miliciens saboteurs et infidèles ont été détenus et des centaines d’autres ont rendu leurs armes aux forces de l’ordre.
Le ministère a en outre félicité le peuple yéménite pour la chute du dernier outil et symbole de la corruption depuis 33 ans.
Dimanche, les forces de l’ordre ont pris d’assaut le domicile de Saleh et publié les images suivantes :
Source: Traduit par AlMasirah+ AlMayadeen + AlAkhbar