Détails supplémentaires sur les raids perpétrés à l’aube du jeudi 8 février contre des positions des forces supplétives de l’armée syrienne dans la province de Deir Ezzor, au nord-est de la Syrie: l’attaque a eu lieu alors que ces forces loyalistes avançaient en direction de la zone industrielle de Deir Ezzor, indique le journal libanais al-Akhbar. Dans une région située à 8 km à l’est de la ligne de non friction dans la vallée de l’Euphrate, précise pour sa part la télévision iranienne arabophone al-Alam.
Cette région comporte l’un des plus grands gisements de Gaz en Syrie, Konoko, qui avait été occupé en 2017 par les milices pro américaines des Forces démocratiques syriennes, après en avoir délogé la milice wahhabite Daech.
En parallèle à leur progression, les forces gouvernementales avaient entamé un pilonnage contre des positions de groupes locaux arabes travaillant pour le compte des Etats-Unis dans la région, dans le cadre des Forces démocratiques syriennes, afin qu’ils se retirent de la région.
En parallèle, d’autres troupes syriennes loyalistes avançaient depuis al-Tabiyeh en direction de Jadidat-Akidate. C’est alors que les avions américains sont intervenus pour bombarder plusieurs positions arrière, celles qui comprenaient les pièces d’artillerie et les attroupements.
Selon Al-Akhbar, il y a bien eu des dizaines de victimes, mais tous ne sont pas morts. Alors que les médias américains et arabes ont amplifié leur chiffre à 100, des sources sur place font état d’une vingtaine de martyrs.
Il y aurait des conseillers russes parmi les victimes, mais la Russie n’a pas encore confirmé.
Moscou qui a nié avoir été informé de l’opération en cours dans cette zone a estimé que « l’attaque américaine prouve une fois de plus que l’objectif réel de la présence militaire américaine illégale en Syrie n’est pas de combattre Daech mais de contrôler les sites économiques syriens », selon le ministère russe de la Défense.
Devant le Conseil de sécurité, son ambassadeur aux Nations-Unies a qualifié les raids de « criminels », rappelant que le déploiement militaire aux Etats-Unis au motif de combattre Daech était illégal, d’autant qu’il ne jouit pas du feu vert du gouvernement syrien.
Comme prévu, le Conseil de sécurité refusait dans la soirée de jeudi toute condamnation des raids américains.
Toute aussi attendue a été la réaction officielle de Washington, quelques heures après les raids.
« Nos forces ont le droit légitime de se défendre. Nous ne cherchons pas un conflit avec le régime syrien », a dit la porte-parole de la Maison Blanche Mme White. Une position qui a été réitérée aussi par le Pentagone, selon lequel l’attaque de Deir Ezzor contre les forces pro gouvernementales était « limitée et défensive ».
Le journal al-Akhbar estime que cette frappe ressemble à celle qui avait été perpétrée en 2017, dans l’entourage de leur base à Al-Tanf, sur la croisée des frontières syrienne, irakienne et jordanienne. Lorsque des troupes syriennes régulières ont été prises pour cible, sous prétexte qu’elles s’en étaient approchées.
Source: Divers