Il l’a déjà dit d’innombrables façons auparavant. Mais il ne le disait généralement qu’en hébreu. [Il y a quelques jours], le Premier ministre israélien Netanyahou a déclaré en anglais, et à huis clos, que sous sa direction, Israël ne mettra jamais fin à l’occupation de la Palestine.
S’exprimant au “Economic Club of Washington” [le 7 mars dernier], Netanyahou a esquivé la question de savoir s’il soutient une solution à un ou deux États et a présenté une vision qui ressemble beaucoup à une version perpétuelle et “améliorée” de l’occupation militaire telle qu’elle existe aujourd’hui.
“Je ne veux pas que les Palestiniens soient citoyens d’Israël et je ne veux pas qu’ils soient soumis à Israël. Donc, je veux une solution où ils ont tous les pouvoirs dont ils ont besoin pour se gouverner eux-mêmes, mais aucun des pouvoirs qui nous menaceraient”, a déclaré le Premier ministre israélien.
“Ce que cela signifie, c’est que quelle que soit la solution, la zone à l’ouest du Jourdain – qui comprend les zones palestiniennes – serait militairement sous le contrôle d’Israël”, a-t-il poursuivi. “La sécurité, la responsabilité de sécurité primordiale serait israélienne”.
Le pilier de l’occupation militaire, bien sûr, est le contrôle militaire israélien sur les territoires palestiniens et les Palestiniens eux-mêmes. Grâce aux Accords d’Oslo, Israël a été en mesure de minimiser et d’externaliser une grande partie de son contrôle sur les Palestiniens à l’Autorité palestinienne, mais insiste sur le maintien de ce que Netanyahou appelle “une responsabilité de sécurité primordiale”.
Même après un accord de paix, ou selon les termes de Netanyahou, «une solution», l’occupation de la Palestine continuera. Et sans le contrôle souverain de son territoire, il n’y aurait certainement pas d’Etat palestinien indépendant.
Netanyahu a dit cela depuis des années. En 2014, moins de trois mois après l’échec des pourparlers de paix de [John] Kerry , Netanyahou avait déclaré qu’il “ne peut y avoir de situation, en vertu d’un quelconque accord, dans laquelle nous renonçons au contrôle de sécurité du territoire à l’ouest du Jourdain”.
Un an plus tard, en 2015, Netanyahou a déclaré qu’un État palestinien ne serait jamais établi tant qu’il serait en fonction. Avance rapide jusqu’en 2017 et le Premier ministre a commencé à promettre qu’il n’éliminerait jamais aucune colonie israélienne de Cisjordanie, sans laquelle même l’autonomie palestinienne de base est inconcevable. Et il y a plus d’une décennie, Netanyahou a été filmé en train de se vanter de la façon dont il a entrepris de saboter les Accords d’Oslo.
Rien de tout cela ne suggère que Netanyahou est seul responsable de l’absence d’un accord de paix et d’État palestinien. Ses opinions ne sont pas si différentes de la grande majorité des politiciens israéliens qui espèrent le remplacer un jour. Mais la prochaine fois que quelqu’un tentera de jeter le blâme sur les Palestiniens pour avoir “refusé de retourner à la table des négociations”, rappelez-vous que Benjamin Netanyahou continue d’affirmer ouvertement sa détermination à ne pas mettre fin un jour à l’occupation.
Source: Pour la Palestine