Amnesty International s’est moquée jeudi de la campagne de relations publiques autour des réformes entreprises par l’Arabie saoudite, estimant qu’elle ne saurait masquer son bilan en matière de respect des droits de l’Homme.
Le royaume saoudien, allié des Etats-Unis et premier exportateur mondial de pétrole, a commencé à assouplir ses politiques ultraconservatrices sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans.
Il a permis aux femmes de conduire et de fréquenter des stades. Il a autorisé les cinémas, les concerts et allégé d’autres restrictions imposées aux femmes, des mesures sans cesse vantées par des agences de relations publiques et présentées comme un changement profond du pays.
« La campagne agressive de l’Arabie pour relooker son image, ternie par une répression impitoyable contre les défenseurs de la liberté d’expression et une offensive de bombardements au Yémen, ne trompe personne », écrit Amnesty dans un communiqué.
L’organisation de défense des droits de l’Homme annonce qu’elle fera paraître dans l’hebdomadaire britannique The Economist et des médias néerlandais des encarts dénonçant la poursuite des décapitations de condamnés à mort en Arabie saoudite.
« Si c’est ainsi que votre pays rend la justice, vous avez besoin d’une très bonne agence de relations publiques », affirme la légende de cet encart avec la photo d’une exécution au sabre.
Amnesty ne ménage pas ses critiques contre le prince Mohammed, surnommé MBS, affirmant que la situation des droits de l’Homme « s’est détériorée » depuis sa nomination.
« Le prince héritier a été présenté comme un réformateur, mais la répression contre les voix dissidentes dans son pays n’a fait que s’intensifier depuis sa nomination en juin dernier », a déclaré Samah Hadid, directrice des campagnes d’Amnesty pour le Moyen-Orient.
« La meilleure machine de relations publiques ne peut ignorer le triste bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits de l’Homme », a-t-elle ajouté.
Les autorités ont emprisonné des dizaines de Saoudiens pour avoir osé critiquer la ligne politique officielle, notamment sur les réseaux sociaux.
Source: AFP