Des dizaines de milliers de Syriens auraient pu périr si les sites frappés par la coalition internationale le 14 avril avaient abrité des armes chimiques, a déclaré l’état-major général des Forces armées russes.
Alors qu’aucun des trois sites syriens ciblés par l’attaque menée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France en Syrie ne contenaient d’armes chimiques, la présence de substances toxiques aurait pu faire des milliers de morts, a annoncé le chef du Commandement opérationnel principal de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï.
«Dans le même temps, la logique de la direction militaro-politique des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France lors du choix des sites ciblés par les frappes reste incompréhensible. Si, à leur avis, ils abritaient effectivement des dépôts de substances toxiques, les frappes de missiles de croisière auraient pu produire de grands foyers de contamination du secteur. Et dans le cas de Damas, des dizaines de milliers de personnes auraient inévitablement péri», a souligné M. Roudskoï.
Il a également poursuivi en disant que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France avaient frappé des bâtiments ordinaires et des hangars qui ne contenaient pas d’armes chimiques.
Des missiles transportés en Russie
En outre, pas plus de 22 missiles parmi les 105 annoncés par Washington, Paris et Londres ont atteint leurs cibles en Syrie, selon M. Roudskoï, précisant que seuls 13 missiles sur les 76 annoncés ont été détectés près du centre de recherches scientifiques de Barza.
L’état-major russe a exposé les débris des missiles occidentaux abattus au dessus de la Syrie, dont des projectiles ailés britaniques et français Scalp et Storm Shadow ainsi que des missiles mer-sol américains de type Tomahawk.
Deux missiles qui n’ont pas explosé lors de la frappe, un missile Tomahawk et un missile air-air ont été emmenés à Moscou et sont analysés par des spécialistes.
Selon Roudskoï : «une partie des missiles n’a pas atteint ses cibles, probablement à cause de problèmes techniques, ayant causé des risques de destruction d’infrastructures civiles et de la mort d’habitants. Deux d’entre eux, un missile Tomahawk et un missile air-air de haute précision, ont été ramenés à Moscou».
«Les fragments de missiles découverts dans les régions indiquées de l’interception présentent des brèches caractéristiques laissées par la charge de missiles guidés. Sur les nœuds et les engins l’on voit les numéros de série, les dates et les marques de production, ainsi que d’autres informations. Les spécialistes sauront identifier sans difficultés les origines de ces fragments. Vous pouvez voir certains fragments sur l’exposition qui vous est présentée. À la fin du briefing, vous aurez la possibilité de les examiner de manière plus détaillée», a-t-il conclu.
Contexte
Dans la nuit du 13 au 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont porté des frappes contre la Syrie. Sur 103 missiles tirés, 71 ont été interceptés par la DCA syrienne, informe le ministre russe de la Défense.
Le bombardement a été mené au prétexte d’une opération visant à éliminer les armes chimiques présumées de cet État, suite à l’attaque chimique qui aurait été perpétrée le 7 avril à Douma, près de Damas, selon les pays occidentaux.
La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l’objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d’éventuelles actions extérieures.
Source: Avec Sputnik