L’armée de l’air américaine a mené des dizaines d’essais de la bombe nucléaire gravitationnelle B61-12, a annoncé le site Military.com se référant à Jack Weinstein, responsable de la dissuasion nucléaire stratégique à l’US Air Force.
«Nous avons déjà mené 26 tests d’ingénierie, de développement et de pilotage en vol. Le programme marche très bien», a indiqué M.Weinstein lors d’un déjeuner de l’Air Force Association tenu à Washington le 1er mai dernier.
D’une puissance de 50 kilotonnes, la bombe thermonucléaire B61-12 est la 12e version de la bombe B61 qui constitue le pilier de la composante aérienne des forces nucléaires américaines. Son premier test remonte à 2015. Cette arme devrait être trois fois plus précise que ses prédécesseurs. Selon Military.com, les États-Unis ont lancé un programme de modernisation de B61 il y a au moins sept ans. La bombe modernisée serait capable de pénétrer dans les bunkers et les centres de commandement souterrains. Son kit de queue unique la rend plus manœuvrable et augmente la précision de bombardement.
La bombe B61-12 devrait être larguée par les B-2 Spirit et les futurs bombardiers à long rayon d’action B-21 Raider. M.Weinstein n’a pas précisé quels appareils avaient participé aux récents tests de B61-12, mais selon certaines informations, les avions F-35 Lightning II devraient aussi être capables de porter cette arme d’ici 2020.
Les États-Unis ont mis en service la bombe B61 en 1968 pour remplacer les B53 considérées obsolètes. Cette munition est bien plus compacte: avec ses 320 kg, 3,5 m de long et 33 cm de diamètre elle peut embarquer une ogive d’une puissance comprise entre 0,3 et 340 kilotonnes, soit près de 15 fois la puissance du Fat Man largué sur Nagasaki. Douze variantes ont été élaborées au total. On ignore combien de ces bombes sont opérationnelles, mais on sait que depuis 1968 plus de 3.000 B61 de différentes versions ont été assemblées.
La nouvelle doctrine militaire des États-Unis, dévoilée le 2 février dernier, envisage la possibilité d’une réponse nucléaire à certaines attaques conventionnelles et l’utilisation d’armes d’une faible puissance. La puissance des B61-12 varie de 0,3 à 50 kilotonnes, alors que la première bombe nucléaire utilisée contre la ville japonaise d’Hiroshima avait une puissance de 15 kilotonnes.
Moscou a averti Washington que le déploiement d’un plus grand nombre de bombes B61 sur les bases de l’Otan en Europe violerait le Traité de non-prolifération nucléaire.
Source: Sputnik