La question n’a pas fini de se poser sur les protagonistes qui participeront à la bataille de libération de la province syrienne de Raqqa, fief de Daesh en Syrie. Selon bien entendu un point de vue américain.
Lancée depuis dimanche, avec pour appellation « Colère de l’Euphrate », elle est pour l’instant menée sur le terrain exclusivement par les miliciens kurdes des Forces démocratiques syriennes, avec l’aide des frappes aériennes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Sachant que plusieurs médias font état de la présence de Gi’s américains qui ont été vus et photographiés dans cette province.
A en croire les déclarations de leurs chefs, les Kurdes sont persuadés qu’ils ont été mandatés pour cette bataille, sans les Turcs.
Pour le moment.
Les déclarations des Américains font croire que le scénario pourrait être changé lorsque la bataille avancera.
Et il semble même qu’ils aient donné des garanties aux Turcs qui voulaient à tout prix faire partie de la bataille en question.
Lors de sa rencontre avec son homologue turc, le chef d’État-Major des armées des États-Unis, le général Joseph Dunford, a laissé entendre que les FDS ne seront pas les seuls à être investis dans la bataille de Raqqa, après avoir achevé de l’isoler.
« Le bon mélange est celui qui serait formé de tribus locales et d’autres gens dans l’entourage de Raqqa », lui a –t-il confié, selon al-Akhbar, afin de conduire l’opération puis de s’installer dans la ville.
Sur les étapes futures de la bataille, le général américain a tenu à préciser que « les FDS avancent dans le sud pour isoler l’ennemi à proximité de Raqqa et dans son intérieur ». Alors que la bataille a besoin d’après lui « d’une force à majorité arabe et sunnite », ajoutant qu’il y a déjà une force de ce genre.
Un scénario qui exclut manifestement les Kurdes. En tout cas ces derniers n’ont pas réalisé grand chose depuis dimanche, en prenant le village Aïn Issa et les quelques vergers situés dans son sud-est. Leurs dirigeants semblent sur leur garde quant aux réels objectifs américains.
Surtout qu’à la lumière des récents propos du secrétaire d’Etat Ashton Carter, ils ne semblent pas pressés d’en terminer avec la bataille. « La bataille sera longue », a-t-il lancé lundi soir. « Et elle ne sera pas facile », a-t-il ajouté. Les observateurs constatent d’ailleurs que les Américains ont été plus pressés de déclarer la bataille qu’ils ne semblent vouloir l’achever. Comme s’ils voulaient la réserver pour eux pourt en écarter les Russes et les Syriens loyalistes et puis la mijoter à leur temps.
En bataillant à Raqqa, les Kurdes gardent l’œil sur Manbej qu’ils ont conquise l’été dernier et craignent qu’elle ne leur soit reprise par les Turcs. Même appréhension pour la localité d’al-Bab qui n’a pas encore été libérée de Daesh, et qui est convoitée aussi bien par eux, que par les Turcs et l’armée syrienne.
Justement, concernant les forces gouvernementales syrienne, les Kurdes ne comptent pas les combattre si elles veulent prendre al-Bab. « Toute bataille entre nos forces et l’armée syrienne serait une bataille absurde », a affirmé le porte-parole de FDS Talal Sello, selon lequel « toute avancée de l’armée syrienne vers Al-Bab ne sera nullement repoussée »
« L’armée a le droit de libérer de Daesh toutes les régions qu’elle désire », a-t-il conclu. Une position des Kurdes qui veuille garder une marge de manœuvre. Au cas où…
Source: Médias