Depuis presque trois mois, Israël ne cesse de se vanter d’avoir détruit «la plupart des bases militaires iraniennes en Syrie». Vrai ou faux ?
Le lundi 4 juin, le Leader de la Révolution islamique d’Iran, l’Ayatollah Khamenei, a décrété la reprise de l’enrichissement de l’uranium dans les limites fixées par l’accord nucléaire avant d’annoncer : « Nos jeunes ont fait de l’Iran la première puissance balistique de la région. Une seule attaque de nos ennemis entraînera une dizaine de ripostes. »
Aussitôt après ces propos, les médias israéliens s’en sont emparés avec hâte comme pour dissimuler une crainte : à renfort de cartes et d’images falsifiées, ils ont laissé croire que l’Iran n’avait réagi que rarement à leurs multiples frappes anti-iraniennes en Syrie.
À en croire les indications des cartes ci-dessus, l’Iran disposerait de bases militaires à Soueïda, Lattaquié, Deraa et Tartous, ainsi que dans quelques autres localités syriennes, bases qu’Israël aurait détruites entièrement sans que l’Iran se venge.
Or la réalité est tout autre : depuis le début de la présence des conseillers militaires iraniens en Syrie, Israël n’a osé s’en prendre aux cibles iraniennes qu’à deux reprises.
Une première fois en 2014 à Quneitra, dans le sud de la Syrie et près des frontières libanaises, quand un convoi militaire du Hezbollah a été pris pour cible, provoquant la mort d’un haut conseiller militaire iranien, le général Allahdadi, et d’un certain nombre de combattants du Hezbollah.
Mais aussitôt après l’attaque, Israël, pris de panique, a envoyé secrètement et par des intermédiaires un message aux forces iraniennes. Le message contenait ceci : « Israël n’avait pas l’intention d’assassiner le général iranien, il ne savait même pas que le général se trouvait à bord du convoi. » Dans ce message, Israël demandait à l’Iran de faire preuve de retenue, car il ne cherchait pas l’escalade.
La riposte ne s’est toutefois pas fait attendre : le Hezbollah libanais s’en est pris à un convoi militaire israélien circulant dans les fermes de Chebaa, éliminant plusieurs officiers et commandants israéliens.
Les conseillers iraniens ont été visés une seconde fois par Israël à T-4, base aérienne située dans la province de Homs. 7 officiers iraniens ont péri dans cette attaque. Trois semaines après la riposte est tombée : près de 70 missiles ont été tirés contre les sites de renseignement militaire israéliens au Golan. Groggy, Israël s’en est allé frapper à la porte de la Russie pour quémander sa médiation. Les heures suivant la frappe contre le Golan resteront à jamais dans l’histoire tant étaient grands le cafouillage, la confusion et la cacophonie dans le camp israélien.
Pourquoi donc les médias d’Israël laissent-ils planer le doute sur les capacités de la Résistance à riposter aux frappes israéliennes ? Le site DEBKAfile, proche du renseignement de l’armée israélienne, a la réponse : l’annonce de la relance de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, bien que cela soit dans les limites fixées par l’accord nucléaire, pourrait, selon le site, servir de justificatif à Israël pour bombarder l’Iran. Seulement Israël a peur d’agir seul et il lui faudrait l’appui américain pour toute action militaire qui viserait l’Iran. Après avoir subi de plein fouet le non retentissant de l’OTAN en ce sens, c’est vers Washington qu’Israël se tourne donc.
Mais Trump ira-t-il jusqu’à suivre le Premier ministre israélien dans cette nouvelle folie ? Quelle que soit la réponse, Israël a besoin d’un prétexte. Autant donc provoquer l’Iran en l’accusant d’apathie de façon à ce qu’il déclenche la guerre le premier. Mais le non catégorique de l’OTAN à Bibi n’augure rien de bon pour l’avenir de ses plans apocalyptiques en Syrie. Il paraît même que ses folies agacent jusque dans les rangs de l’armée israélienne où on projette d’éliminer l’encombrant Premier ministre.
Source: Press TV