Un haut responsable de la Banque mondiale a souligné mardi la « fragilité » de l’économie libanaise, estimant que l’absence d’un gouvernement et l’instabilité institutionnelle du pays paralysaient la concrétisation de plus d’un milliard de dollars de projets de développement.
Ces projets, qui attendent le feu vert des autorités, risquent d’être annulés si la situation se prolonge, a mis en garde le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, Ferid Belhaj.
« Je ne m’inquiète pas au sujet de l’économie, mais elle est dans un état de fragilité », a souligné M. Belhaj, lors d’une conférence de presse dans la capitale libanaise.
L’économie libanaise est en panne depuis sept ans en raison de crises politiques à répétition et de l’impact du conflit qui ravage la Syrie voisine depuis 2011.
Ces trois dernières années, la croissance oscillait autour de 1,1%, contre plus de 9% à la veille du conflit syrien, dans un pays où la dette publique culmine à 150% du PIB, le troisième taux le plus élevé au monde après le Japon et la Grèce.
« Il y a une fragilité, ce n’est pas nouveau, mais elle existe, et il faut y faire très attention », a insisté M. Belhaj qui a rencontré le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, reconduit en mai, et le président du Parlement Nabih Berri.
« Le seul moyen d’aller vers une croissance économique durable, c’est d’avancer sur les réformes structurelles qui traînent depuis des années », a-t-il ajouté.
Deux mois après la reconduction de M. Hariri, les consultations sur la formation d’un nouveau gouvernement n’ont toujours pas abouti.
Cette paralysie vient entraver la concrétisation de plusieurs projets, pour près de 1,1 milliard de dollars, qui attendent d’être avalisés par le gouvernement ou le Parlement.
« Ce serait (…) une grande perte pour tout le monde de voir ces projets arrêtés ou annulés. Nous voulons qu’ils aillent de l’avant aussitôt que possible », a mis en garde M. Belhaj.
Les projets concernent notamment l’amélioration du réseau routier, l’amélioration des soins médicaux offerts aux Libanais pauvres et aux réfugiés syriens, mais aussi un programme pour favoriser l’emploi.
Une partie de ces projets en attente font partie des plus de quatre milliards de dollars de financements dévoilés en avril à Paris par la Banque mondiale, en marge d’une conférence internationale de soutien au Liban .
Source: AFP