Nouvelle arrestations en Arabie saoudite. Nouveaux morts dans les prisons saoudiennes. Nouveaux chiffres. Depuis que le prince héritier Mohamad ben Salmane (MBS) gouverne au nom de son père, la monarchie saoudienne n’a de pitié pour aucune voix contestatrice ou même soupçonnée de l’être. Toutes tendances confondues.
Encore Ahmad Ben Abdel Aziz
Récemment, le roi Salmane a ordonné l’arrestation des quatre fils de son demi-frère l’émir Ahmad Ben Abdel Aziz qui avait décidé de s’exiler en Grande Bretagne.
Selon le site al-Ahed al-Jadid sur Twitter, les quatre hommes avaient été convoqués auparavant par le monarque saoudien qui leur a demandé d’exprimer leurs points de vue sur la décision de leur père qui avait aussi exprimé, depuis Londres, ne pas être concerné par la politique étrangère suivie par le nouveau règne, surtout sur la guerre contre le Yémen.
Ayant portant désapprouvé les positions de leur père, ils étaient rentrés chez eux mais se sont retrouvés assignés à résidence.
3.000 arrestations en un an
Depuis que le souverain saoudien a écarté le prince héritier Mohamad ben Nayef et désigné son fils MBS à sa place, 3.000 personnes ont été arrêtées en un an, dénoncent des organisations des droits de l’homme.
Mort de cheikh Hawali?
Dernièrement le compte Twitter « Prisonniers d’opinion» a révélé qu’un nouveau prédicateur, cheikh Safar al-Hawali a succombé dans les geôles du régime.
Ayant été arrêté depuis deux mois ainsi que ses quatre fils et son frère, son état de santé s’est détérioré en prison, où il a été privé des soins médicaux. Depuis son hospitalisation, les membres de sa famille n’ont plus aucune nouvelle depuis.
Avant son arrestation, il envisageait de publier un livre intitulé « les Musulmans et l’Occident », dans lequel il a critiqué les politiques saoudiennes d’y dépenser des milliards, alors que les Occidentaux combattent les Musulmans.
Des grèves de la faim
Toujours selon Prisonniers d’opinion, une douzaine de prisonniers ont entamé une grève de la faim dans les prisons saoudiennes et sont nourris par la force.
Le site a donné des chiffres sur les intellectuels, les religieux ou les militants capturés dans le royaume depuis septembre 2017:
60 religieux et prédicateurs
50 professeurs universitaires
10 avocats
20 militants des droits de l’homme
60 doctorants
Et 40 écrivains et auteurs de livres importants
Le site indique que les arrestations ne font pas de distinction entre les intellectuels de tendance islamique et ceux d’orientation libérale. Des femmes figurent aussi.
En novembre 2017, le régime saoudien avait même séquestré des princes et des hommes d’affaires dans le Ritz de Carlton et ne les a libérés qu’après avoir les voir obligés à payer près de 100 milliards de dollars.
Parmi les personnalités connues qui ont fait l’objet de cette campagne figure le prince Walid Ben Talal.
Le premier ministre libanais Saad Hariri a lui aussi connu une mésaventure semblable. Etant également de nationalité saoudienne, et son homme de main au pays du Cèdre, Riyad lui reprochait son laxisme avec le Hezbollah avec lequel il formait un gouvernement d’union nationale.
Source: Divers