Le journal algérien Al-Chorouq a annoncé ce jeudi 11 octobre la construction d’une base militaire américaine au Niger, craignant que ce pays ne multiplie les attaques contre les civils et ne crée un nouveau Guantanamo dans le nord du Niger.
« Les avions espions américains volent près des frontières algériennes. Selon des reporters indépendants, y compris des journalistes américains, la création d’une base militaire américaine au Sahel n’était pas une bonne nouvelle pour les habitants de cette région », a écrit Al-Chorouq.
« Les États-Unis sont apparemment devenus la puissance dominante dans la région du Sahel, où l’agence de renseignement américaine (CIA) a mis en place une base militaire pour ses drones au Niger afin d’assurer une présence solide dans la bande désertique », a déclaré Leslie Farran, spécialiste des affaires africaines.
La création de telles bases n’est pas une « bonne nouvelle » pour le peuple sahélien, car il pourrait réserver aux habitants de cette région le même sort que celui qu’ont connu les peuples afghan et pakistanais, où les victimes civiles sont qualifiées de « pertes collatérales » de la guerre par drones interposés.
Le journal américain The New York Times, qui a publié l’étude, a révélé en septembre dernier qu’il existait une base secrète pour les drones non loin de la région de Dirkou (nord-est du Niger).
Selon des sources militaires de pays d’Afrique de l’Ouest, ces drones auraient lancé des attaques depuis la base de Dirkou et seraient stationnés quelque part sur le sol libyen.
D’après Leslie Farran, avec la création de cette base, la CIA dispose maintenant d’un « immense champ d’action » qui s’étend de la Libye, du sud de l’Algérie et du Tchad jusqu’au centre du Mali, du Burkina Faso et du Nigéria et bien au-delà.
Elle a déclaré que les pays d’Afrique de l’Ouest s’inquiètent de l’existence d’un centre de détention secret de la CIA à Dirkou.
« Rien n’empêche les Américains de transférer les personnes enlevées en Libye dans cette base et de transformer cette base en un nouveau Guantanamo, d’autant plus qu’un officier du renseignement américain a dit sous le sceau de l’anonymat que la CIA peut faire ce qu’elle veut là-bas », a-t-elle précisé.
Les médias locaux algériens ont écrit début septembre que les États-Unis étaient sur le point de terminer la construction de l’un de leurs plus grands aérodromes pour drones au Niger, en Afrique.
Le journal Al-Balad a écrit que cette base aérienne était située dans la région d’Agadez dans la République du Niger, à seulement 300 kilomètres des frontières sud de l’Algérie, et que les États-Unis l’ont nommée « base 201 ».
Le site Web algérien Al-Nahar a également écrit il y a quelques jours : « Des photos aériennes et des images satellite suggèrent que les États-Unis sont en train de construire un centre d’espionnage et une base pour y déployer leurs drones près des frontières algériennes. »
« Les drones américains décollent de cette base aérienne située au sud-est de Niamey, capitale du Niger, et qui sert de base arrière aux forces américaines. De grands réservoirs de carburant y ont été installés », a ajouté Al-Nahar.
Le groupe InterSoft a écrit il y a peu : « Les États-Unis sont en train d’envahir l’Afrique en utilisant le Niger comme porte d’entrée. Ils ont également 12 autres bases militaires secrètes en Afrique, et ils souhaitent occuper ce continent en employant une nouvelle méthode. »
La construction de cette base militaire, qui est le plus grand complexe militaire des États-Unis à l’étranger, a coûté plus de 110 millions de dollars. Elle est plus grande que les bases aériennes d’al-Dafara, aux Émirats arabes unis, et de Phan Rang, dans le sud du Vietnam, construite en 1969. Cette base peut abriter 150 avions.
Source: PressTV