Les chefs démocrates au Congrès américain ont accusé mercredi Donald Trump de cautionner la violence, après l’envoi de bombes artisanales adressées à Hillary Clinton, Barack Obama, CNN et d’autres personnalités régulièrement critiquées par le président.
L’appel au rassemblement de Donald Trump sonnera « creux jusqu’à ce qu’il revienne sur ses déclarations cautionnant des actes de violence », écrivent le sénateur Chuck Schumer et Nancy Pelosi, élue à la Chambre des représentants, dans un communiqué.
« De façon répétée, le président cautionne la violence physique et divise les Américains avec ses mots et ses actes », poursuivent-ils.
Ils accusent ainsi le locataire de la Maison Blanche d’avoir « exprimé son soutien à l’élu qui avait plaqué au sol un journaliste, aux néonazis qui ont tué une jeune femme à Charlottesville, à ses partisans pendant les meetings qui sont violents avec les manifestants, aux dictateurs à travers le monde qui tuent leurs propres citoyens ».
Schumer et Mme Pelosi soulignent enfin le fait que le président américain qualifie « la presse libre d’ennemie du peuple ».
L’affaire a commencé dans la matinée lorsque le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents a annoncé avoir intercepté deux colis contenant « des engins explosifs potentiels ». Ils étaient destinés à l’ex-secrétaire d’ةtat démocrate Hillary Clinton, qui réside dans la banlieue de New York, et à l’ex-président démocrate Barack Obama, qui habite à Washington.
Le paquet destiné à Mme Clinton, rivale malheureuse de Trump à la présidentielle 2016 et que le président continue à critiquer régulièrement, a été intercepté mardi soir. Celui destiné à Barack Obama l’a été mercredi matin, a indiqué le Secret Service. Aucun des colis n’a atteint ses destinataires.
Peu après, la chaîne d’information CNN, souvent dénoncée par Donald Trump qui l’accuse de critiquer systématiquement sa présidence, évacuait ses bureaux new-yorkais après la découverte d’un colis suspect.
Le colis contenait un engin « apparemment explosif » et une « poudre blanche », en cours d’analyse, selon le chef de la police new-yorkaise. Il était adressé à John Brennan, ex-directeur de la CIA et commentateur sur CNN très critique de Trump, lequel a décidé en août de le sanctionner en lui retirant son habilitation de sécurité.
La police de Floride a ensuite indiqué avoir trouvé un colis suspect près du bureau de l’élue au Congrès Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate.
Au moins deux autres personnalités démocrates, noires, l’ex-ministre de la Justice d’Obama, Eric Holder et la députée californienne Maxine Waters, ont aussi été visées par des colis suspects.
Dans la soirée, le FBI a indiqué que deux colis supplémentaires, « d’apparence similaire », avaient été envoyés à Mme Waters, portant le nombre total de ces paquets à sept. Personne n’a revendiqué ces envois.
Source: Avec AFP