Moscou a mis en garde qu’elle prendra des représailles au cas où la résolution du Parlement européen contre les médias russes entre en vigueur.
Si la résolution du Parlement européen contre les médias russes entre en vigueur, Moscou adoptera des mesures en réponse, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
«Nous espérons que cette résolution ne portera pas atteinte au travail des médias russes» a poursuivi Maria Zakharova devant un parterre de journalistes lors d’une conférence de presse.
La porte-parole reste néanmoins confiante : «Il y a espoir que cela n’aille pas jusque là, car cette résolution a créé un véritable tumulte au sein même de l’UE» tempère-t-elle.
Le mercredi 23 novembre, le Parlement européen a voté une résolution intitulée «Communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers». Elle accuse les médias russes de «déformer la vérité, de susciter des doutes, de diviser l’UE et ses partenaires d’Amérique du Nord, de paralyser le processus décisionnel, de discréditer les institutions de l’Union et les partenariats transatlantiques, et de provoquer la crainte et l’incertitude parmi les citoyen de l’UE».
Le rapport nomme la chaîne de télévision RT, l’agence de presse Sputnik, l’agence fédérale Rossotrudnichestvo et la fondation Russkiy Mir et les qualifient de purs outils de propagande.
L’agence de presse Sputnik a déjà déposé une plainte devant un certain nombre d’organisations, telles que l’ONU, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (l’OSCE), plusieurs organisations internationales de journalistes et des ONG pour faire face à cette limitation de la liberté d’expression.
L’UE trahit ses principes
« L’UE prétend apprendre la démocratie à la Russie et évoque la liberté d’expression comme principe fondamental mais le trahit elle-même, a protesté la rédactrice en chef de RT Margarita Simonyan, commentant la résolution de l’UE contre les médias russes.
«Je ne sais pour qui cela est le plus terrible, pour nous ou pour l’establishment européen qui trahit ses propres principes de liberté d’expression dont nous entendons parler depuis des décennies… Bien sûr, cela relève du deux poids deux mesures. C’est d’une effarante hypocrisie. Vous apprenez à tout le monde à vivre d’une certaine façon, et que vous vivez vous-même d’une autre, ayant peur d’entendre un autre point de vue», a-t-elle ajouté.
La rédactrice en chef de RT a également dénoncé l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), en disant que l’organisation sélectionnait des journalistes à protéger. «Reporters Sans Frontières ne fait plus semblant de protéger les journalistes du monde entier et a enfin reconnu protéger des reporters de son petit propre monde», a indiqué Margarita Simonyan en évoquant le refus de RSF de communiquer avec les médias appartenant à l’agence d’information Rossiya Segodnya.
Damas: une décision arbitraire
A l’étranger, la Syrie figure en tête de ceux qui ont réagi à cette décision.
Par la voix de son ministre de l’Information Ramiz Turjuman, elle l’a qualifiée d’« arbitraire ».
« Cela est arbitraire et constitue une violation flagrante des lois régularisant l’activité des médias. Cette loi poursuit une ligne de répression et une politique visant à réduire au silence toutes les voix libres qui restent dans le monde et tous les médias qui disent la vérité et représentent une plateforme pour l’expression libre des opinions basée sur le principe d’une haute compétence professionnelle », a déclaré le ministre à l’agence Ria-Novosti.
Selon M. Turjuman, cette démarche du parlement européen s’explique par la préoccupation d’une série d’instituts européens face aux succès de l’armée syrienne appuyée par les forces aérospatiales russes dans leur lutte contre le terrorisme.
Le ministre a indiqué que ce n’était pas la première fois que l’UE recourait à une telle politique. Auparavant, l’Europe a suspendu la diffusion de la télévision officielle syrienne et de la chaîne libanaise Al-Manar.
Sources: RT; Sputnik