ِA l’instar du scénario irakien qui avait été mis sur pied pour le Kurdistan , dans les années 90 du siècle dernier, à l’issue de la premiere guerre du Golfe, les Forces démocratiques syriennes (FDS) en Syrie réclament un « statut spécial » comme conditions d’accord politique entre les Kurdes et le pouvoir syrien.
« Tout accord politique devra inclure un statut spécial » pour les FDS qui ont lutté « au nom de l’humanité toute entière et même de l’armée syrienne » contre Daech, a déclaré dans une interview exclusive à l’AFP Mazloum Kobani, commandant en chef de cette milice à majorité kurde, qui a lutté contre la milice wahhabite terroriste Daech.
« C’est notre ligne rouge et nous ne cèderons pas sur ce point » lors des discussions en cours avec le pouvoir syrien, a-t-il souligné.
Selon lui, sa milice a « protégé le nord-est de la Syrie. Elle a libéré ces régions et c’est son droit de continuer à en assurer la protection ».
Kobani a exposé ses conditions après avoir affirmé que l’opération contre Daech dans son dernier réduit touchait à sa fin.
« Les combattants takfiristes sont désormais cernés dans un secteur » de la province orientale de Deir Ezzor. Nous avons besoin d’un mois pour éliminer ce qu’il reste de l’EI dans ce secteur », a-t-il souligné.
Avec l’aide de la coalition internationale menée par les USA, les FDS occupent environ le quart du territoire syrien, dans le nord et l’est, après en avoir chassé les jihadistes takfiristes de l’EI.
En négociations avec le gouvernement syrien depuis le mois de juillet, les représentants politiques kurdes insistent en faveur d’une décentralisation.
« Les discussions sont en cours mais n’ont pas encore donné de résultat positif », a indiqué M. Kobani.
Selon lui, le régime « continue à penser qu’il peut revenir à la situation d’avant 2011 », année où la guerre a éclaté. « Il espère toujours pouvoir prendre militairement le contrôle de toute la région, mais il doit comprendre que c’est impossible ».
Or Damas refuse d’accepter l’autonomie que ces dirigeants kurdes réclament, d’autant que le territoire qu’ils ont conquis revient aux tribus arabes syriennes.
Les Kurdes en Syrie sont originaires de la Turquie qu’ils avaient fuie en 1925 à l’issue de leur révolte, qui a été réprimée par Atatürk.