L’émir du Qatar a appelé ses partenaires arabes du Golfe et l’Iran à dialoguer pour trouver des solutions à leurs différends au moment où le torchon brûle entre Ryad et Téhéran autour du hajj, le pèlerinage annuel à La Mecque.
L’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a lancé cet appel à l’occasion d’un entretien téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani à l’occasion de la fête du sacrifice célébrée depuis lundi par les musulmans, a indiqué mardi l’agence officielle QNA du Qatar.
« L’émir a souligné que les relations entre (les pays arabes du) Golfe et l’Iran doivent être basées sur le bon voisinage et le respect mutuel », a écrit l’agence en rendant compte de la conversation.
« Toute dispute entre le Golfe et l’Iran doit être réglée par la négociation et le dialogue », a-t-on ajouté.
Le 7 septembre, le Qatar s’était associé à ses partenaires du Conseil de coopération du Golfe, dont le chef de file est l’Arabie saoudite, pour dénoncer des tentatives de Téhéran de « politiser » le hajj après une violente diatribe lancée par l’Iran contre l’Arabie saoudite.
La tension, déjà vive entre l’Arabie saoudite et l’Iran, s’est accentuée en raison des obstacles saoudiens pour priver les Iraniens de pèlerinage, après la bousculade qui avait coûté la vie à près de 2.300 fidèles selon l’AFP, dont 464 Iraniens, lors du hajj l’an dernier.
Les autorités saoudiennes avaient alors refusé d’admettre leur responsabilité dans la tragédie, l’adossant aux pèlerins iraniens.
Leur attitude est d’autant plus suspecte qu’elles ont également refusé d’ordonner une enquête sur les circonstances de cette tragédie.
Les dirigeants saoudiens ont mené une campagne de désinformation pour se désinculper : le chiffre des victimes a été arrêté à quelques 700, alors que celui de l’AFP, lequel dépend d’un décompte fourni par les pays concernés est de 2300. Tandis que les Iraniens assurent qu’il est de l’ordre de 7000.
Des responsables iraniens ont assuré avoir été informés par des parties tierces que l’Arabie a payé des sommes importantes aux dirigeants des pays qui comptent de nombreuses victimes dans ce drame, pour éviter de soulever cette affaire.
Le 5 septembre, le numéro un iranien l’imam Ali Khamenei avait remis en cause la gestion des lieux saints de l’islam par l’Arabie saoudite. Qualifiant la dynastie des Saoud « l’arbre maudit ».
En réponse, le grand mufti saoudien, cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, avait affirmé que les Iraniens n’étaient « pas des musulmans ».
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif est alors monté au créneau, en répondant qu' »il n’y a effectivement aucune ressemblance entre l’islam des Iraniens (…) et celui de l’extrémisme fanatique que prêchent (les Saoudiens) ».
Sachant qu’une importante conférence organisée à Grozny dans la capitale tchétchène sur le sunnisme et la communauté sunnite, avec la participation d’éminents chefs religieux venus de tous les pays islamiques dont la prestigieuse université égyptienne d’Al-Azhar, avait conclu que le wahhabisme, religion d’Etat en Arabie ne fait pas partie du sunnisme.
Sources: AFP, al-Manar