Le patron de l’établissement public algérien chargé notamment de la gestion d’une luxueuse station balnéaire réservée aux dignitaires du régime, à l’ouest d’Alger, a été limogé, ont annoncé jeudi les médias algériens, citant un communiqué de la présidence.
« Il a été mis fin ce jour (…) aux fonctions de M. Hamid Melzi, directeur général de l’Etablissement public Sahel », a indiqué le communiqué publié mercredi par la présidence.
Ni le communiqué ni les médias privés et publics algériens qui le citent ne précisent les motifs du limogeage de M. Melzi qui était à la tête de l’organisme depuis deux décennies.
L’établissement public gère notamment le Club des Pins, une luxueuse station balnéaire située à 25km de la capitale et dont l’accès est réservé aux détenteurs d’un laissez-passer. Elle abrite sur plus de 35 ha plusieurs centaines de villas le long de plages privées, attribuées aux membres du gouvernement, dignitaires du régime et leurs familles.
En 1992, au début de la guerre civile algérienne, le Club des Pins avait été transformé en « résidence d’Etat » ultra-sécurisée pour loger ministres, hauts fonctionnaires, hauts gradés, mais aussi certains journalistes, et leurs familles.
Aujourd’hui, le fonctionnement de cette zone, parfois considérée comme un sanctuaire du pouvoir, reste opaque, tout comme le coût pour pouvoir y accéder, suscitant de nombreux fantasmes.
La presse algérienne a parfois fait état d’anciennes personnalités du régime qui continuaient d’occuper des logements après la fin de leurs fonctions, aux frais de l’Etat ou pour des loyers dérisoires au vu du luxe de l’endroit.
M. Melzi est également PDG de la Société d’investissement hôtelière (SIH), détenue par plusieurs établissements publics et qui gère des établissements hôteliers de luxe.
Depuis la démission, le 2 avril, du président Abdelaziz Bouteflika, le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah a remplacé plusieurs responsables à la tête d’importantes institutions et établissements publics.
Il a notamment limogé le PDG du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et le préfet d’Alger, Abdelkader Zoukh.
Depuis le début de la contestation contre le régime le 22 février, les appels à la « suppression du visa d’entrée » au Club des pins et à sa plage se sont multipliés sur les réseaux sociaux.
Source: AFP