Malgré lui, l’Irak se trouve au cœur de l’escalade en cours dans la région du Golfe entre l’Iran et les Etats-Unis. Ces derniers exercent sur lui des pressions monstres pour lui faire couper les ponts avec la République islamique d’Iran avec laquelle il entretient des liens économiques, culturelles voire même politiques bien incrustées.
Dans la foulée, un évènement sécuritaire a frappé sa capitale, faisant craindre une nouvelle flambée de violence dans ce pays qui peine à se rétablir depuis son invasion par les Etats-Unis en 2003. Dans la nuit de dimanche à lundi, une explosion s’est produite dans la Zone verte, celle censée être la plus sécurisée dans la capitale.
« Une roquette Katioucha s’est abattue au milieu de la Zone verte sans causer des pertes », a révélé la cellule du média sécuritaire.
Et de poursuivre : « le lieu de chute du projectile se situe à proximité du musée des avions, au côté de la statue du soldat inconnu dans la zone verte ».
Sans tarder, le président américain Donald Trump a immédiatement accusé l’Iran d’être derrière le tir.
Il s’agit d’une fuite à l’avant destinée à éviter de répondre aux interrogations de l’opinion publique irakienne sur la présence de 10.000 militaires américains, commente le site en ligne de la télévision iranienne arabophone al-Alam, dans un article sur ce tir.
Le scénario Daech de nouveau
Selon ce site, il est aussi question d’efforts assidus déployés par les Américains dans ce pays afin d’amadouer les tribus sunnites irakiennes. Le but serait sans aucun doute de semer des divisions internes entre les différentes communautés qui composent son tissu social . Ce scénario avait été utilisé avec Daech lorsque l’Irak a refusé les conditions de maintien des troupes américaines. Il semble être à l’ordre du jour alors que Bagdad refuse de se rallier aux sanctions anti iraniennes.
D’autres démarches prises dernièrement par les américains montrent qu’ils préparent quelque chose de louche dans ce pays.
La semaine passée, Washington a demandé à ses ressortissants et des fonctionnaires de son ambassade de quitter ce pays. Certains pays du Golfe ont suivi le pas. Il en a été de même avec le personnel d’Exxon Mobil qui a évacué le champ pétrolier West Qurna 1 à Bassora et s’est rétracté vers Dubaï.
La guerre va tout brûler
Ces signaux ont été mal vus par plusieurs responsables politiques irakiens.
Dont le chef du courant sadriste, sayed Moktada sadr qui a tiré la sonnette d’alarme.
« Je suis contre l’exacerbation d’une guerre entre l’Iran et les USA et je suis contre l’implication de l’Irak dans cette guerre », a-t-il averti sur sa page officielle sur Twitter.
« Nous avons besoin d’un moment de répit sérieux de la part des grands de ce pays pour écarter l’Irak de cette guerre sans merci qui a va tout ravager sur son chemin », a-t-il poursuivi.
Même son de cloche de la part du leader de la coalition Fath et secrétaire général de l’organisation Badr Hadi al-Ameri
« Si une guerre éclate, elle brulera tout le monde », a-t-il averti dans un point de presse.
« Quiconque voudrait allumer le feu de la guerre depuis l’Irak est soit un ignorant soi un espion », a-t-il poursuivi assurant que « ni la RII ni les USA ne veulent la guerre ».
Le chef de l’alliance de la réforme et la reconstruction sayed Ammar al-Hakim avait quant à lui mis en garde contre les séquelles catastrophiques et dangereuses sur l’Irak due aux politiques d’étranglement suivies par les USA contre l’Iran. En appelant le gouvernement irakien à mettre au point une initiative de médiation entre les deux protagonistes.
Pas de médiation entreles USA et l’Iran
Sur cette question, la présidence de la république irakienne s’est prononcé en niant par la voix de son porte-parole Lokmane Fili l’existence d’une telle médiation, « car aucun des deux protagonistes de l’a réclamée ». Selon lui, il y a seulement une tentative irakienne en vue de faire baisser la tension et de faire épargner ses séquelles à la région.
Interrogé sur la teneur des tractations entre le président irakien Borhom Saleh et le secrétaire d’état us Mike Pompeo, M. Fili rapporte que ce dernier a assuré que son pays ne veut pas de guerre avec l’Iran et lui a demandé en revanche la protection des intérêts américains dont l’ambassade en Irak, « car il a dit détenir des informations sur des menaces réelles » contre eux dans ce pays. Il faisait allusion à la mise en garde des responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique en Irak qui avaient menacé de riposter contre toutes bases américaines dans la région au cas où leur pays est bombardé.
Pour le site Al-Alam, le véritable danger qui menace l’Irak vient essentielement des USA. « En marge de l’attaque contre la Zone verte, la sécurité dans ce pays et la présence militaire américaine ne peuvent en aucun cas aller ensemble », a-t-il conclu son article sur l’attaque contre la Zone verte. Faute de quoi, le mélange serait irrémédiablement explosif
Source: Divers