L’Iran a convoqué jeudi l’ambassadeur de Grande-Bretagne pour dénoncer « l’interception illégale d’un pétrolier iranien » dans le détroit de Gibraltar, selon un porte-parole des Affaires étrangères.
« A la suite de l’interception illégale d’un pétrolier iranien dans le détroit de Gibraltar par la force maritime de la Grande-Bretagne, l’ambassadeur de ce pays a été convoqué au ministère des Affaires étrangères », a dit le porte-parole des Affaires étrangères Abbas Moussavi, cité dans un communiqué officiel. Le texte ajoute simplement que « des informations complémentaires seront publiées ultérieurement ».
Dans un communiqué, le gouvernement de Gibraltar, territoire britannique situé à la pointe sud de l’Espagne, dit avoir de bonnes raisons de croire que les cuves du Grace 1 contiennent du pétrole destiné à la raffinerie syrienne de Banyas. Le gouvernement syrien est la cible de sanctions de l’Union européenne depuis mai 2011, date du début de la répression sanglante des manifestations pour la démocratie par le régime de Bachar el-Assad.
D’après l’outil de données cartographiques Refinitiv Eikon mapping, le Grace 1 a chargé du brut iranien le 17 avril dernier, ce qui constituerait une violation des sanctions américaines sur les exportations de pétrole iranien rétablies l’an dernier après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Le gouvernement de Gibraltar a demandé le renfort des Royal Marines britanniques pour arraisonner le supertanker jeudi aux premières heures. « Nous saluons cette action ferme de la part des autorités de Gibraltar visant à faire appliquer les sanctions de l’UE contre la Syrie », a réagi le Foreign Office à Londres.
Le navire a été saisi par la Grande-Bretagne à la demande des Etats-Unis, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères par intérim Josep Borrell. Madrid étudie si cette opération constitue une atteinte à sa souveraineté, a-t-il ajouté. L’Espagne ne reconnaît pas les eaux qui entourent le Rocher comme britanniques.
D’une capacité de 300.000 tonnes, le Grace 1 bat pavillon panaméen et il est exploité par la compagnie IShips Management Pte Ltd, basée à Singapour, montrent les banques de données du transport maritime. Confrontée à de sévères pénuries de carburant, la Syrie a reçu en mai dernier deux cargaisons de pétrole étranger, ses premières depuis six mois, dont l’une en provenance d’Iran, selon une source informée de la livraison.
Source: Avec AFP