A quel jeu joue la diplomatie française en Irak ? Le rapporteur spécial de l’ONU, Agnès Callamard, s’est en effet alarmée dans un courrier transmis au chef du gouvernement français du transfert de 13 takfiristes français du Kurdistan syrien vers l’Irak en janvier 2019, où ils ont été ensuite condamnés à mort.
Selon Le Figaro, l’institution reproche à Paris d’avoir «bafoué» les droits de l’Homme. C’est ce qu’estime l’ONU concernant le transfert de 13 takfiristes français du Kurdistan à l’Irak au mois de janvier. Le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires a affirmé au quotidien que le document transmis à Matignon présentait «des faits étudiés et analysés à propos d’actions françaises susceptibles d’avoir bafoué les droits de l’homme et les conventions internationales».
Selon Agnès Callamard, qui dit s’être entretenue avec des takfiristes français transférés et condamnés, ceux-ci «étaient détenus en Syrie, impliqués d’une façon ou d’une autre dans des actes de Daesh» puis «extradés en Irak où ils encourent la peine de mort grâce au soutien actif ou passif des autorités françaises».
De même source, cette action de la France s’apparenterait à des condamnations à mort «par procuration». Un Etat interdisant la peine de mort ne devrait ainsi pas pouvoir transférer un individu à un pays qui la pratique encore.
«Les allégations formulées par Mme Agnès Callamard ne reposent sur aucun échange préalable avec les autorités française, comme le prévoient pourtant les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme», a réagi le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. «Elles ne sont nullement étayées, relèvent de la pure spéculation et n’engagent qu’elle», a-t-il ajouté.
Source: Avec RT