Les Israéliens ne savent pas comment contrer l’opposition jordanienne au Deal du siècle, eu égard notamment au fait qu’Amman entretient plutôt de bonnes relations avec le duo turco-qatari qui est quant à lui foncièrement opposé à cet accord.
Un centre d’études israélien a conseillé à Netanyahu de se concerter avec Riyad et Abu Dhabi pour pouvoir contrer la position jordanienne et les oppositions d’Amman au Deal du Siècle.
Selon Arabi 21, un groupe de réflexion israélien a déclaré qu’une lecture des développements régionaux récents avait attiré l’attention d’Israël sur les efforts de la Jordanie et de certains pays arabes pour surmonter leurs problèmes internes et menaces extérieures, et que Tel-Aviv était conscient que le Royaume hachémite de Jordanie tentait de renforcer ses relations régionales en dépit de l’escalade récente des tensions avec ses alliés traditionnels comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tensions concernant particulièrement le plan américain appelé « Deal du siècle ».
Le Centre des études sécuritaires et stratégiques de Jérusalem (AlQuds occupée) a publié un article d’analyse signé Joshua Carcina, dans lequel il est dit : « L’opinion publique jordanienne est radicalement opposée à la position américaine concernant la Palestine et elle formule des critiques sévères contre la politique actuelle d’Israël. »
« Dans un contexte actuel où la situation économique et sociale de la Jordanie est instable, le roi Abdallah II ne veut pas se perdre dans des affaires compliquées comme celle de la Palestine et du retour des réfugiés palestiniens. Même si Amman est inquiet de certaines actions américaines comme les pressions exercées sur les Palestiniens vivant en Cisjordanie, car cela peut avoir des conséquences sécuritaires graves sur la Jordanie qui a des frontières communes avec cette région », a souligné l’analyste, qui ajoute : « Avec la détérioration de ses relations avec l’Arabie saoudite et l’administration américaine, la Jordanie tente de renforcer ses liens avec le Qatar, la Turquie, l’Égypte et l’Irak, dans le but de bénéficier d’un soutien politique et économique comprenant un approvisionnement durable en ressources énergétiques. Et la stratégie jordanienne pourrait conduire à une refonte de ses relations avec certains acteurs régionaux, compte tenu des tensions actuelles en matière de sécurité dans la région du golfe Persique. »
Cet analyste a reconnu aussi qu’« Amman et Ankara continuent de renforcer leurs relations bilatérales, qu’ils sont en osmose sur des questions régionales » et que « les Turcs saluent la position jordanienne concernant la défense des lieux saints musulmans à Qods ».
La Jordanie a donc rétabli ses relations avec le Qatar après deux ans de sanctions imposées à ce dernier, même s’il faut rappeler qu’Amman n’avait pas suivi l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis concernant l’imposition d’un blocus à Doha, et que l’échange d’ambassadeurs a coïncidé avec des manifestations importantes, les Jordaniens protestant alors contre les mauvaises conditions économiques. Et n’oublions pas que le Qatar a versé 1,5 milliard de dollars à la Jordanie.
Il est dit à la suite de l’étude qu’Amman, qui penche donc du côté de Doha et d’Ankara, n’a jamais été favorable à la mise en place de la coalition dite arabe qui a envahi le Yémen et qu’il n’est pas plus en faveur du Deal du siècle et des efforts fournis par Riyad pour l’imposer.
Enfin, l’expert israélien a rappelé : « La politique israélienne actuelle ne s’accorde pas avec la position jordanienne qui consiste à rejeter les politiques de l’administration américaine, ce qui exige qu’Israël coordonne ses démarches avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis afin d’avoir une position unifiée face à la Jordanie. »
Source: PressTV