Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les Etats-Unis de vouloir créer dans ce pays une zone de sécurité en faveur « d’une organisation terroriste », en allusion aux milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS)
S’exprimant lors d’un meeting politique, M. Erdogan a précisé que cette région devrait s’étendre depuis la frontière avec l’Irak jusqu’à l’est de l’Euphrate.
Malgré le début des patrouilles turco-américaines dans le nord-est de la Syrie, le numéro un turc a fait part de profondes divergences qui subsistent avec l’administration américaine.
« Dans chaque démarche, nous constatons que ce que nous voulons dans cette affaire est totalement différent de ce qu’envisagent les Etats-Unis. Alors que nous voulons éradiquer une organisation terroriste de la région, il semble que notre allié cherche à fournir une zone de sécurité pour une organisation terroriste et non pour l’intérêt de la Turquie », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : «il n’est pas possible de réaliser une région sécurisée en faisant survoler trois ou cinq hélicoptères, en dépêchant cinq ou dix patrouilles et en déployant d’une façon strictement formelle quelques centaines de soldats dans la région ».
« Si nous ne commençons pas à former une région de sécurité avec nos soldats à l’est de l’Euphrate avant la fin du mois de septembre, nous n’aurons d’autre choix que de mettre à exécution nos propres plans », a-t-il mis en garde.
Les patrouilles conjointes turco-américaines ont commencé le dimanche 8 septembre, dans le nord-est de la Syrie dans un secteur censé se transformer à terme en une « zone de sécurité », a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Six véhicules blindés turcs ont traversé la frontière pour rejoindre en Syrie des troupes américaines, pour leur première patrouille conjointe dans le cadre d’un accord conclu le 7 août. Deux hélicoptères surveillaient la zone où les véhicules turcs ont traversé la frontière à travers une ouverture dans le massif mur en béton érigé entre les deux pays, a ajouté le journaliste.
Le gouvernement syrien a condamné « avec la plus grande fermeté » ces patrouilles turco-américaines, qualifiant cette initiative d’«agression qui vise à compliquer et à prolonger la crise en Syrie », selon l’agence syrienne officielle Sana.
Source: Divers