Pour la première fois depuis 1992, les partis arabes dans l’entité sioniste ont recommandé, le 22 septembre, un candidat au poste de Premier ministre d’Israël: Benny Gantz. Et ce, dans le cadre des consultations ouvertes par le Président Reuven Rivlin en vue de former un gouvernement de coalition à l’issue des législatives du 17 septembre.
La Liste arabe unie a recommandé Benny Gantz, chef du parti Kahol Lavan, comme candidat au poste de Premier ministre.
Le Président israélien Reuven Rivlin a entamé une série de consultations avec les partis politiques représentés à la Knesset de la 22e législature en vue de la formation d’un nouveau gouvernement de coalition.
«Nous recommandons […] Benny Gantz pour former le prochain gouvernement », a déclaré au cours de ces démarches Ayman Odeh, dirigeant de la Liste qui est devenue la troisième force politique du pays.
«Faire chuter Netanyahu»
Le député Ahmad Tibi, un cadre de la Liste arabe unie, a fait une déclaration à ce sujet sur Twitter:
«Aujourd’hui, nous écrivons l’histoire: nous ferons tout ce qui est nécessaire pour faire chuter Netanyahu.»
Pourtant, le parti Balad, qui figure sur la Liste unie mais qui n’a pas participé aux consultations, a annoncé qu’il ne soutenait pas cette candidature. Son président, Jamal Zahalka, a déclaré dès samedi soir que le parti s’opposerait à ce que Benny Gantz soit recommandé à Reuven Rivlin.
En règle générale, les partis arabes se trouvent en opposition et n’ont jamais soutenu qui que ce soit depuis 1992, lorsque des députés de deux partis majoritairement arabes avaient permis à Yitzhak Rabin de former un gouvernement.
Un soutien insuffisant
Au final, Benny Gantz pourrait obtenir jusqu’à 57 élus. Le Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, peut compter, lui, sur 55 élus. Quoi qu’il en soit, ces scores restent en dessous du nombre de 61 députés, seuil de la majorité absolue au Parlement.
Les « ennemis » arabes
L’autre personnage clé des consultations de dimanche a été Avigdor Lieberman. Cet ancien ministre de la Défense et ex-allié de M. Netanyahu a fait le choix du non-choix.
Le chef de la formation nationaliste laïque Israel Beitenou avait mené sa campagne électorale contre les partis juifs ultra-orthodoxes, alliés traditionnels du Premier ministre sortant, auxquels il reproche de vouloir transformer Israël en théocratie juive.
« Nous ne ferons pas partie du bloc avec les haredim (juifs ultra-orthodoxes, NDLR) et les messianistes. Nous ne recommanderons pas Netanyahu au président pour cette raison », a déclaré M. Lieberman lors d’une conférence de presse avant sa rencontre avec Reuven Rivlin.
Et « nous ne pouvons pas recommander Benny Gantz qui envisage un gouvernement soutenu par la liste arabe », a-t-il ajouté. « Les haredim sont nos adversaires politiques, mais les Arabes sont nos ennemis », a-t-il asséné.
Lieberman souhaite former un gouvernement d’union avec le parti « Bleu-blanc » de M. Gantz et le Likoud de M. Netanyahu mais a ainsi refusé, du moins pour l’instant, de soutenir l’un ou l’autre de ces ténors pour diriger le gouvernement.
Si aucun accord sur la formation du gouvernement n’est trouvé, il se peut que les électeurs soient de nouveau appelés aux urnes.
Sources: Sputnik + AFP