Le gouvernement de Donald Trump a débloqué une aide militaire de 105 millions de dollars à l’armée libanaise gelée sans explication depuis l’été dernier, a-t-on appris lundi 2 décembre de sources parlementaire et gouvernementale.
« L’argent est débloqué », a dit à des journalistes un haut responsable du département d’Etat américain qui a requis l’anonymat.
Le feu vert, auparavant confirmé à l’AFP par un conseiller parlementaire également sous couvert de l’anonymat, s’est fait très discrètement.
Aussi discrètement que cette aide, pourtant déjà approuvée par le Congrès et dont l’octroi faisait l’objet d’un consensus parmi les diplomates et les militaires américains, avait été suspendue par la Maison Blanche sans jamais fournir d’explication.
Le département d’Etat avait fini par évoquer en novembre ce gel, sans en dire davantage.
Interrogé la semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait refusé d’en parler, tandis que son adjoint pour le Moyen-Orient, David Schenker, avait assuré que le réexamen de l’octroi de l’aide voulu par la présidence était toujours en cours.
« Il y avait quelques désaccords au sujet de l’efficacité de l’aide américaine aux forces armées libanaises », s’est borné à dire lundi le haut responsable du département d’Etat. Il a toutefois personnellement fait l’éloge de cette « institution » qui « défend les frontières du Liban » et « est un excellent partenaire des Etats-Unis dans le contreterrorisme et la lutte contres les jihadistes islamistes sunnites ».
Selon lui, l’armée libanaise a encore fait la démonstration « impressionnante » de sa solidité en « protégeant les manifestants contre la violence » lors de la contestation en cours dans le pays contre la classe politique.
Une armée libanaise « plus efficace est clairement dans l’intérêt des Etats-Unis et du Liban », avaient écrit Eliot Engel, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, et Ted Deutch, à la tête de sa sous-commission pour le Moyen-Orient. Ils avaient souligné les « menaces imminentes » auxquelles est confronté Beyrouth, d’une « résurgence » – selon leurs prétentions- des groupes Daesh et Al-Qaïda à un Hezbollah « toujours plus fort ».
Pompeo et le rejet de l’Iran
Entre-temps, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, dont le pays soutient quelques parties au Liban et en Irak, a estimé lundi que le rejet de l’Iran était à l’origine des mouvements de contestations populaires dans ces deux pays.
Selon ses allégations, « les manifestations à Beyrouth reflètent le désir des Libanais de toutes les religions, des chrétiens, des musulmans sunnites, à travers tout le pays », qui « veulent que le Hezbollah et l’Iran laissent le pays en paix, sortent du système et cessent d’être une force violente et répressive » !.
Source: Agences