Les Etats-Unis ont appelé, le lundi 16 décembre, le gouvernement irakien à « prendre des mesures » pour faire cesser les attaques en Irak contre des intérêts américains.
Le ministre américain de la Défense Mark Esper a exprimé son « inquiétude » au téléphone au Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi, qui a dit dans un communiqué redouter une déflagration.
« M. Abdel Mahdi a appelé tout le monde à ne pas ménager ses efforts pour empêcher une escalade qui menacera toutes les parties », indique le communiqué du bureau du Premier ministre.
Il « redoute qu’une réponse américaine à des tirs venus de parties pro-Iran ne dégénère en affrontements sur le sol irakien », a dit à l’AFP un haut responsable irakien sous le couvert de l’anonymat.
Esper a confirmé à la presse avoir exprimé au dirigeant irakien démissionnaire son « inquiétude au sujet de ce qui apparaît comme des attaques contre des bases en Irak où pourraient se trouver des forces ou des équipements américains ».
Il a précisé avoir dit à M. Abdel Mahdi que les Etats-Unis ont « le droit de se défendre, et que nous demandions à nos partenaires irakiens de prendre des mesures préventives pour calmer le jeu car tout ceci n’est bon pour personne ».
Depuis le 28 octobre, des salves de roquettes se sont abattues à dix reprises sur des secteurs où sont basés des soldats et des diplomates américains. Ces tirs n’ont jamais été revendiqués, mais les Etats-Unis accusent les factions pro-Iran en Irak.
Esper, qui s’exprimait dans l’avion le ramenant de Belgique, où il avait participé aux cérémonies du 75e anniversaire de la bataille des Ardennes, a reconnu que l’implication de Téhéran était difficile à prouver.
« Je soupçonne l’Iran d’être derrière ces attaques, comme (les Iraniens) sont derrière beaucoup de comportements nuisibles dans toute la région », a-t-il dit. « Mais c’est difficile à établir ».
Une source américaine a récemment affirmé à l’AFP que les factions pro-Iran en Irak étaient désormais plus menaçantes pour les soldats américains que le groupe takfiro-wahhabite Daesh.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait affirmé vendredi « aux dirigeants iraniens que toute attaque venant d’eux, ou de n’importe lequel de leurs relais, et causant du tort aux Américains » ou à ses « alliés » entraînerait « une réponse américaine ferme ».
Lundi, Téhéran a réagi en dénonçant la propension des Etats-Unis à se créer « un ennemi imaginaire », avertissant qu’ils s’exposeraient à une « réponse terrible » s’ils commettaient « l’erreur de mettre leur menace à exécution ».
Source: Avec AFP