À en juger les aveux du chef du Pentagone Mark Esper, l’US Army est totalement sens dessus dessous. À l’antenne des médias, Mark Esper a refusé, dimanche soir 12 janvier, tout simplement de confirmer ce que Trump raconte depuis 10 jours et à qui veut entendre comme étant le principal motif de l’attentat ciblé ayant coûté la vie au général de corps d’armée Qassem Soleimani et au commandant en chef adjoint des Hachd, Abou Mohandes et 8 autres officiers et militaires iraniens et irakiens, à savoir « l’intention prêtée au général de vouloir faire sauter quatre ambassades US, dont celle de Bagdad ».
Dimanche soir, le secrétaire général du Hezbollah a qualifié cette allégation de « mensonge éhonté » colporté par le président le plus menteur de toute histoire des États-Unis. Il a fallu quelques heures à peine pour que les propos de Nasrallah soient cautionnés par le secrétaire US à la défense, dans ce qui constitue une royale marche arrière.
Le secrétaire à la Défense, Mark Esper, a déclaré qu’il « n’avait pas vu » de preuves précises que « le haut commandant militaire iranien, Qassem Soleimani planifiait des attaques contre quatre ambassades américaines » : « Le président n’a cité aucun élément de preuve spécifique. Ce qu’il a dit, c’est qu’il croyait. Je n’en ai pas vu, en ce qui concerne quatre ambassades. Ce que je dis, c’est que je partageais l’opinion du président que probablement – je m’attendais à ce qu’ils s’en prennent à nos ambassades. J’ai partagé ce point de vue. Je sais que d’autres membres de l’équipe de sécurité nationale ont partagé ce point de vue. C’est pourquoi j’ai déployé des milliers de parachutistes américains au Moyen-Orient pour renforcer notre ambassade à Bagdad et dans d’autres sites de la région ».
Pas plus que le Pentagone, le Congrès non plus n’arrive pas à croire le méga mensonge de Trump.
Justin Amash, représentant du Michigan à la Chambre des représentants des États-Unis y va de son commentaire : « L’administration Trump n’a présenté aucune preuve au Congrès concernant une seule ambassade. Et ils n’ont jamais présenté de preuve d’imminence – une condition nécessaire pour agir sans l’approbation du Congrès – en ce qui concerne tout cela », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Mais pourquoi le Pentagone tend à se dissocier de la Maison Blanche?
Pour les analystes politiques et militaires, la réponse réside dans la nature de la « riposte balistique iranienne » du 8 janvier et de ses conséquences et surtout le fait que l’armée américaine est désormais sûre et certaine qu’une confrontation militaire à grande échelle lui serait fatale.
Les 13 missiles balistiques iraniens Qiam d’une portée de 600 kilomètres ont été de haute précision, fait technique nouveau puisque des missiles balistiques ne sont pas de haute précision. Ces engins ont visé avec précision le centre de commandement et de contrôle, les hangars et les dortoirs de la plus grande base US au Moyen-Orient, base qui au contraire des bases comme Taji (Bagdad) ou Balad (Salaheddine) ou encore celles que les États-Unis détiennent au Koweït, aux Émirats, en Jordanie oui encore en Arabie saoudite, ne compte que des soldats américains, entre 3 000 et 3 500 au nombre desquels figurent outre des soldats de profession, des contractuels mais aussi des mercenaires.
De nouvelles informations font état de la mort d’au moins 150 victimes transférées en Israël, en Jordanie voire en Allemagne. D’où sans doute ce reportage très significatif et ultra censuré de CNN où la journaliste n’est autorisée qu’à tourner les images sous un angle bien rétrécit sans doute pour éviter que l’ampleur des dégâts ne soit révélée.
À ceci s’ajoute le fait que toute possible riposte militaire US à la « gifle iranienne » se suivra par une plus grande riposte balistique iranienne visant toutes les bases US dans les pays du golfe Persique là où les « soldats golfiens » travaillent ou mieux dit servent de bouclier aux GI’s.
D’où sans doute ce ballet des responsables arabes et régionaux à Téhéran qui pas plus tard que dimanche 12 janvier a accueilli l’émir du Qatar, le ministre des Affaires Etrangères étrangères pakistanais, venus sans doute proposer des compromis.
Mais il y a aussi ‘Israël’, totalement atone ces jours et absorbé par l’exploit militaire et technique qu’a été la frappe balistique iranienne du 8 janvier.
Les analystes conseillent désormais très énergiquement à Netanyahu et Cie de fermer leur bec et de ne pas trop vanter « l’implication du Mossad dans assassinant du général Soleimani » s’ils veulent que les foudres de Téhéran ne les affectent pas directement.
Selon des informations bien fiables, la désormais impraticable base Aïn al-Asad ne dispose que d’un seul abri, ce qui veut dire que les 3000 GI’s stationnés étaient bel et bien exposés.
La base a une superficie de 50 km². Des Irakiens eux, affirment que le soir de frappe, les Américains leur ont demandé non seulement de l’assistance médicale, mais encore de l’assistance logistique: des mains-d’ouvres pour déplacer les gravats et tirer des corps, mains-d’œuvres que les GI’s escortaient pour qu’ils ne voient pas ce qu’il n’était pas à voir.
Le Pentagone serait sans doute capable de frapper l’Iran ce dont il est incapable d’arrêter l’enfer qui va suivre.
Source: Avec PressTV