Média de guerre, instance médiatique du Hezbollah couvrant les évènements en Syrie, a livré sa synthèse de la bataille d’Alep. Il explique comment l’armée syrienne et ses alliés sont parvenus à libérer les quartiers est de cette ville, occupés par les rebelles depuis juillet 2012.
Depuis les fermes Mallah jusqu’à la route Castello
La date butoir selon cette instance est sans doute le 25 juin 2016, lors de la progression enregistrée par les forces gouvernementales vers les fermes Mallah, dans la province nord d’Alep.
La prise de ces fermes permettait d’avancer en direction l’artère stratégique de Castello, voie d’approvisionnement principale des milices, en effectifs, en armements, et en produits alimentaires. Menant vers les quartiers Est d’Alep, elle était leur seule pont de liaison avec la province nord d’Alep, vers sa province ouest, puis vers le gouvernorat d’Idleb, où se trouvent stationné le plus grand attroupement de milices en Syrie, hormis Daesh.
En 24 heures, le nord de ces fermes nord était sous contrôle. Le 7 juillet, son sud a été investi et les troupes régulières se trouvaient désormais à 1km 360 m de la route Castello et l’avait déjà dans leur champ de tirs.
Pressentant la menace réelle d’être assiégés dans les quartiers est d’Alep, les miliciens ont effectué des dizaines de contre-attaques utilisant leurs procédés classiques : des dizaines de kamikazes à bord de véhicules piégés, des kamikazes non motorisés, avant de lancer des assauts auxquels participaient des centaines de miliciens.
En vain, à la fin du mois de juillet, ils avaient perdu 900 de leurs hommes, ainsi que la route Castello, tombée entre les mains de l’armée syrienne.
Depuis les Académies militaires jusqu’au camp Handarate
Depuis ce jour-là, les quartiers est d’Alep étaient désormais fermés au monde extérieur.
Une nouvelle attaque a été lancée par les rebelles, et c’est le guide religieux de la coalition Jaïsh al-Fateh, dont le front al-Nosra est la colonne vertébrale qui est intervenu en personne pour la lancer, du coeur de la mosquée omeyyade d’Alep. Dans une vidéo, le religieux saoudien wahhabite Abadllah Mohaycini l’a baptisée « Grande épopée d’Alep » et qualifiée « la plus grande des épopées de l’histoire du Levant », indiquant que son but était de briser le siège des quartiers est en ouvrant d’autres passages vers la ville d’Alep.
Le résultat a été l’assaut lancé par quelque 22 milices en direction des académies militaires de l’armée syrienne et des projets 1070 situés au sud d’Alep, afin d’ouvrir une brèche entre Ramoussah et les quartiers est.
Durant les 7 phases de cette bataille, 1400 miliciens (1000 de l’aveu des rebelles) ont péri, dont 40 chefs de terrain.
Le mois de septembre suivant, c’est le camp palestinien de Handarate qui est devenu la cible de l’armée syrienne et de ses alliés.
D’une superficie de 6km2, au nord d’Alep, son importance géographique résidait du fait qu’il est proche de la place Gondole, laquelle constitue le point d’accès aux quartiers est d’Alep.
Sa prise permettait entre autre de superviser l’hôpital al-Kindi, transformé en QG des rebelles, et des usines al-Chakif et de paralyser en conséquence le mouvement des miliciens.
Ses quartiers occupés par la milice Mouvement Noureddine al-Zenki, qui s’est rendu célèbre en égorgeant le jeune palestinien Abdallah Issa et le bombardement aux acteurs chimiques des quartiers résidentiels à l’ouest d’Alep n’ont pas tardé à tomber.
Depuis les quartiers ouest jusqu’aux quartiers est
Le mois suivant, ce sont ces quartiers qui étaient devenus la cible d’une nouvelle bataille lancée par les miliciens, et baptisée Abou-Omar Sarakeb, en provenance de la province ouest d’Alep et plus précisément de l’axe Dahiet alAssad-Meniane.
Pour remonter le moral des miliciens, cheikh Mohaycini avait fait une nouevelle apparition médiatique, depuis Idleb, au cours de laquelle il a désigné par leur noms les bailleurs de fond des milices, originaires des pays du Golfe.
Rien à faire, sa première phase a été un fiasco, en raison de l’incapacité des rebelles à conserver les positions qu’ils occupaient.
AInsi que sa seconde phase entamée le 3 novembre, et qui a été marquée par le bombardement intensif des quartiers résidentiels au cours duquel des centaines de civils syriens ont été tués et blessés.
Au bout de cette campagne, les rebelles ont été expulsés de toutes les régions, et perdu 280 des leurs.
Le 20 novembre, l’armée syrienne et ses alliés lançaient la bataille directe des quartiers est.
Au moment même où un pilonnage d’artillerie intensif détruisait les sièges et les quartiers généraux des rebelles, elle a entamé l’évacuation intensive des civils pris en otage. En moins de deux semaines, 100 mille à peu près ont été sortis.
Tallet al-Zohour, massaken Hanano, situés dans nord-est ont été les premiers quartiers à être libérés. S’en est suivi l’assaut pour conquérir cheikh Saïd, au cours duquel les forces gouvernementales évitaient les pilonnages de l’artillerie, lui préférant le corps-à-corps pour épargner les civils.
Elles ont serré progressivement l’étau autour des miliciens, procédant par un grignotage graduel des quartiers, jusqu’à leur confinement dans la dernière poche, où ils se sont résolus à capituler.
A l’issue des pourparlers, 35 mille miliciens et leurs proches ont été évacués vers la province ouest d’Alep, d’où ils se sont rendus vers la province d’Idleb. Leur dernier convoi a quitté Alep le jeudi dernier 22 décembre.
Selon Media de guerre, le dernier mois de bataille dans les quartiers est d’Alep a coûté aux rebelle 400 tués et des centaines de blessés.
Source: Spécial notre site