Des habitants de l’île grecque de Lesbos ont mis le feu dans la soirée du 1er mars à un centre d’accueil inoccupé de migrants près de la plage de Skala Sykamineas, après en avoir bloqué l’entrée, selon l’AFP.
Ce centre, autrefois géré par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, avait été fermé fin janvier.
Il accueillait auparavant les migrants avant qu’ils soient conduits vers un centre d’hébergement sur l’île. Quelque 150 habitants se sont rassemblés autour du centre après l’arrivée de nouveaux migrants sur la plage de Skala Sykamineas.
Craignant qu’il rouvre ses portes, ils l’ont ensuite incendié partiellement.
Des images publiées sur les réseaux sociaux par la chaîne de télévision grecque Skai ont par ailleurs montré des manifestants s’en prendre à un vidéaste allemand présent sur port de Thermi. Ce dernier a été roué de coups et son matériel jeté à l’eau.
L’AFP rapporte que, plus globalement, «certains locaux s’en sont pris aux journalistes et photographes, les frappant et jetant des appareils photo à la mer».
Des habitants de l’île empêchent des migrants d’accoster aux cris de «rentrez en Turquie»
Manifestant leur colère face à l’arrivée de nouveaux demandeurs d’asile, des habitants ont également empêché un canot avec une cinquantaine de migrants d’accoster, aux cris de «rentrez en Turquie».
Selon l’AFP, des locaux furieux de l’arrivée de plusieurs embarcations ont crié des insultes au représentant local du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), sur le port de Thermi. Environ 500 candidats à l’asile ont débarqué sur l’île dans la journée.
Depuis la décision turque de ne plus retenir les migrants aux frontières de l’Europe, des milliers d’entre eux affluent désormais vers la Grèce. Ils étaient environ 13 000 à affluer vers l’Ouest à la mi-journée du 1er mars selon l’ONU.
Côté grec, l’île de Lesbos a été secouée par des émeutes le 27 février contre l’installation d’un nouveau camp de migrants. Le gouvernement grec a renforcé les patrouilles sur les 200 kilomètres de frontière terrestre avec la Turquie et bloqué l’entrée illégale de près de 10 000 migrants.