Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a dévoilé ce qui est en train de se préparer dans les coulisses de l’organisation internationale concernant le rôle de la Force internationale onusienne opérant dans le sud du Liban (FINUL).
Selon le journal libanais al-Akhbar, Guterres a fait part il y a deux jours, lors d’un rapport préliminaire qui précède la date de l’extension de la force internationale en août prochain, de certains ajustements qui seront proposés dans la mission de la Finul.
Ces révélations faites pour la première fois prévoient l’entrée en action de nouvelles machines et de véhicules de haute technologie, ainsi que des équipements de surveillance thermique et de caméras modernes pour remplir les fonctions d’observateurs.
Selon Guterres, ils sont censés remplacer les véhicules lourds que la FINUL possède aujourd’hui et qui l’empêchent de se déplacer dans les quartiers et les rues étroites, ce qui réduit la marge de mouvement des casques bleus.
Cela signifie qu’il faudra fournir davantage de soldats pour assurer la surveillance et en même temps réduire les bataillons dans la zone d’opérations, a-t-il expliqué.
Selon al-Akhbar, cette annonce serait dangereuse au cas où les États-Unis et l’entité d’occupation parviennent à imposer les modifications requises sur le nombre et le rôle de la force.
Cette position intervient après que la FINUL, au cours des derniers mois, a mené au sud-Liban une politique destinée à réduire la marge de conflit avec la résistance en recourant à des méthodes plus « douces » mais plus efficaces, en se concentrant sur l’action sécuritaire et en tissant des réseaux de relations sur le terrain.
A savoir que les Européens qui forment le gros des effectifs de cette force craignent surtout que leurs soldats, français, italiens, autrichiens et autres ne deviennent des otages en cas de conflit entre les forces internationales et la résistance libanaise.
Raison pour laquelle, ils ont toujours refusé d’accepter des changements de tâches et de rôles dictés par les pressions américaines et israéliennes.
Cependant, les propositions récentes semblent être destinées à rassurer les Européens, en réduisant les « chaussures sur le terrain » et en ayant recours à des mécanismes aux techniques sophistiquées qui élèvent le niveau de surveillance du mouvement de résistance, tout en écartant les soldats européens du front, pour s’assurer que l’opposition franco-européenne ne s’oppose pas au rôle israélien souhaité.
António Guterres a également mis l’accent sur la nécessité de restaurer le siège de la FINUL, de lui fournir des techniques modernes de collecte et d’analyse des informations, et d’introduire des techniques d’imagerie vidéo, des caméras thermiques et des drones, pour une surveillance plus ample dans la zone d’opérations et sur la Ligne bleue.
D’après le journal libanais, opérationnellement, ces ajustements transforment la force de la FINUL en un énorme appareil de renseignement technique et humain qui surveille l’ensemble des mouvements et déplacements au sud Liban et impose de nombreuses restrictions à l’action de la résistance, à plusieurs kilomètres de la frontière avec la Palestine occupée.
Cependant, la requête américano-israélienne ne semble pas avoir été acquiescée par les Russes et les Chinois qui sont conscients que ces changements vont inévitablement créer des tensions dans le sud du Liban dans des circonstances fatales, au risque que les plus petites frictions ne provoquent une guerre entre l’armée d’occupation israélienne et la résistance libanaise, avec une forte probabilité qu’elle s’étende à d’autres fronts de la Syrie jusqu’à Gaza et la Cisjordanie.
D’autant que les préparatifs « d’annexion » de la Cisjordanie et la Transjordanie s’accélèrent.
Ce qui suggère que la Russie et la Chine vont utiliser leur droit de veto pour empêcher tout amendement, d’autant que l’ambassadeur de Russie à Beyrouth Alexander Zaspekin a assuré au président Michel Aoun que son pays allait adopter la position libanaise, qui exigeait le prolongement de la mission de la Finul, sans modification.
Al-Akhbar souligne que depuis 2006, la FINUL n’a jamais été hostile à la résistance, comme elle l’a été ces derniers mois, en ayant recours à des moyens hypocrites.
En échange, il semble que la résistance libanaise n’est pas disposée cette fois-ci à admettre de nouveaux amendements, comme elle l’a fait en 2017, lorsqu’elle a accepté l’introduction du terme « inspection » dans les missions de la force internationale.
Bien au contraire, tout changement serait perçu comme une menace laquelle pourrait inciter la résistance à des réactions inattendues. En particulier sur fond de la concordance entre, d’un côté les pressions exercées en faveur du chaos sur le plan interne, ce qui se passe à la frontière libano-syrienne, et ce qui se passe dans le sud et entre de l’autre côté le changement introduit au rôle de la FINUL.
Les modifications suggérées la feront passer d’une force qui a pour mission de surveiller la cessation des hostilités en une force d’espionnage au service des intérêts purement israéliens.