L’Iran se trouve confronté à un nouveau bras de fer diligenté cette fois-ci par l’Agence internationale de l’énergie atomique. Pour les Iraniens, il est en lien avec les efforts américains destinés à prolonger l’embargo aux armes auquel leur pays est soumis et qui devrait prendre fin en octobre 2020.
Au sein de l’AIEA, et officiellement, c’est la troïka européenne, Allemagne, France et Royaume uni, qui a incité l’agence onusienne à accuser la république islamique « d’avoir bloqué pendant des mois les inspections sur deux sites où de soi-disant activités nucléaires auraient pu se produire dans le passé ».
Mais pour l’Iran, c’est aussi Israël qui se trouve derrière cette nouvelle accusation.
« La base de la réunion est une allégation de la part du régime sioniste », a déclaré son représentant à l’AIEA Kazem Garib Abadi, rapporte le site web de la télévision iranienne arabophone al-Alam.
Ce vendredi, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA qui comporte 35 Etats a adopté une résolution rappelant l’Iran à l’ordre. Seuls la Russie et la Chine ont refusé de voter en sa faveur.
Officiellement, l’agence affirme vouloir vérifier des activités nucléaires présumées qui se seraient déroulées il y a plus de 15 ans en Iran, et que rien n’indique qu’elles se poursuivent ou constituent une quelconque menace à l’heure actuelle, précise l’AFP.
« L’AIEA devrait plutôt conserver sa neutralité et fonder ses rapports sur des informations concrètes et obtenues légalement », a fait remarquer M. Garib Abadi.
« L’adoption de cette résolution au Conseil des gouverneurs dans le but d’exiger la coopération de l’Iran avec l’AIEA et d’ignorer ainsi la coopération déjà existante, est profondément décevante. Cette résolution n’est rien d’autre que du maximalisme, et l’Iran rejette complètement tout maximalisme de la part de tout pays ou toute organisation », a-t-il indiqué.
Selon lui, il est vraiment dommage que cette résolution ait été présentée par des pays qui possèdent des armes nucléaires ou qui hébergent des armes aussi destructrices.
Dans une autre partie de ce communiqué, M. Gharib Abadi a déclaré: «Je voudrais également souligner que la République islamique d’Iran met en œuvre le Protocole additionnel volontairement et temporairement sur la base de son engagement politique au titre de l’accord nucléaire, et puisqu’il n’a pas été ratifié, il ne s’agit en aucun cas d’une obligation juridique. »
Nous n’avons rien à cacher
Pour sa part, le chef de la diplomatie iranienne, Mohamad Jawad Zarif, a répliqué à la demande de l’AIEA que son pays « n’a rien à cacher ». Selon lui, la plupart de l’ensemble des inspections effectués par l’AIEA durant ces cinq dernière années ont été réalisées en Iran.
« Nous ne laisserons pas l’Iran faire l’objet d’enquêtes, dont les documents sont des allégations d’espionnage », a-t-il objecté sur sa page Twitter.
Ajoutant : « nous saluons l’initiative du gouvernement russe de renforcer la coopération entre l’Iran et l’AIEA. Mais nous ne laisserons pas l’AIEA devenir un outil aux mains de ceux qui cherchent à détruire le PGAC. »
« Les Européens n’ont pas été en mesure de mener une politique indépendante contre les États-Unis jusqu’à présent », a déploré Zarif.
Selon le ministre iranien des AE, cette résolution anti iranienne de l’AIEA, la première depuis 2012, n’est pas sans lien avec les efforts américains déployés au Conseil de sécurité des Nations unies afin de prolonger l’embargo sur les armes, imposé contre l’Iran. Embargo qui devrait prendre fin en octobre 2020 selon les termes du PGAC et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
Source: Divers