L’accord conclu entre l’Iran et la Syrie le mercredi 8 juillet dernier est un tournant non seulement dans les relations entre les deux pays, mais aussi pour la conjoncture qui règne actuellement au Moyen-Orient.
C’est « un pacte qui touche l’ensemble de l’axe de la Résistance », l’a fort judicieusement fait remarquer la conseillère du président syrien, Bouthayna Chaaban.
Il pourrait redistribuer les cartes en faveur de cet axe s’il apporte avec lui une évolution cruciale: introduire les systèmes antiaériens iraniens pour protéger le ciel syrien.
Lors de signature de l’accord à Damas avec son homologue syrien, le général de brigade Mohammad Baqeri, chef d’état-major des Forces armées iraniennes a assuré que son pays compte renforcer les systèmes de défense antiaérienne de la Syrie, dans le cadre du développement des coopérations militaires entre les deux pays
Seraient donc investis, selon Press Tv, le Khordad-3 ou le Bavar-373, les deux éléments de la DCA iranienne les plus connus qui font partie du réseau de Défense aérienne intégré lequel surveille 24 heures sur 24 le ciel iranien. Auxquels s’ajoutent les dizaines de types de missiles, de radars, de dispositifs de brouillage électronique et électromagnétique.
« Or, ce réseau pourrait désormais se connecter à la bulle de la DCA syrienne avec évidemment une focalisation spéciale à l’est de la Syrie, à Deir Ezzor», prévoit Press TV.
C’est dans cette région syrienne que culmine le conflit, avec la présence des bases américaines illégales et celles de leurs supplétifs des FDS. C’est aussi dans cette zone et du côté irakien que se trouvent les repaires des différentes factions de l’axe de la résistance qui contrôlent surtout le passage frontalier avec l’Irak, AlbouKamal-Qaëm que les Américains veulent à tout prix s’accaparer.
Et c’est de l’autre côté de la frontière de cette région-là que se situe, côté irakien, la province d’Al-Anbar où est installée la base américaine d’Aïn al-Assad.
Sans oublier que cette région syrienne est la plus riche en hydrocarbures !
L’introduction de cette DCA dans le système de défense du ciel syrien permettra surtout d’endiguer les raids israéliens aériens. Mêmes ceux lancés depuis le ciel libanais. A savoir que les antiaériens russes, notamment les S-300 déployés depuis 2018 se sont limités à assurer la protection des bases russes.
Selon le site américain The National Interest, l’entrée en action de la DCA iranienne dans le paysage syrien soutiendra irrémédiablement « la montée en puissance de l’action offensive de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah et leurs alliés irakiens contre Israël ».
« C’est un moment fort délicat : l’Iran est sur le point de baliser le terrain à une vaste confrontation avec Israël. Outre ces batteries de DCA dont il réclame désormais le déploiement et qui représentent, vu leur performance, un réel obstacle aux tirs de missiles de précision à distance de l’aviation israélienne, les Iraniens semblent travailler dur pour parfaire de possibles plans d’attaque au drones et aux missiles de croisière simultanés contre Israël comme celle qui a été menée par Ansarullah contre l’Arabie saoudite en 2019. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un plan par étapes qui avance lentement, mais sûrement » a écrit le média en ligne, selon Press TV.
Certains observateurs estiment que l’hypothèse d’un ciel syrien jouant le rôle de pièce de jonction entre le ciel libanais et le ciel irakien et potentiellement « connectable » à la DCA iranienne n’est pas impensable. Surtout que l’Iran a fait son entrée dans le club des pays capables de fabriquer, d’explorer et de développer les satellites militaires. Le satellite Nour-1 continue depuis son orbite basse de transmettre des images tournées au-dessus d’Israël ou encore des bases américaines en Irak, en Syrie et dans les pays de la région.