Des rassemblements ont tourné aux émeutes ce samedi 8 août dans le centre-ville de la capitale libanaise, au cours desquelles un officier des forces de sécurité a été tué, et plusieurs sites et ministères attaqués ou incendiés.
Tout a commencé avec l’appel au rassemblement dans le centre-ville de la capitale, vers 4 heures de l’après-midi, au motif de vouloir demander des comptes à la classe politique jugée responsable de la terrible explosion qui a dévasté le port de Beyrouth et quelques quartiers, faisant 158 martyrs, selon un récent bilan encore provisoire, 60 personnes portées disparues et plus de 6.000 blessés.
Selon des sources médiatiques, ces appels ont été lancés par les Forces libanaises de Samir Geagea, le Parti 7, le groupe 128, Hourras al-Madina, le parti al-Mountada dont le chef est Bahaeddine al-Hariri, le frère du chef du courant du Futur Saad Hariri, et des groupes venus de Tripoli et du Akkar.
De l’essence, des feux d’artifice et des cocktails molotovs
Très vite, les manifestations ont tourné aux attaques organisées méthodiquement. En plus de pierres jetées sur les forces de l’ordre qui sont restées longtemps sur la défensive, les émeutiers les ont aussi aspergés d’essence en jetant en leur direction des feux d’artifice. Ils les ont aussi bombardés aux cocktails molotov.
Ils ont tenté de lancer l’assaut contre le bâtiment du parlement, jetant des pierres sur les forces de l’ordre et incendiant un bulldozer qui y avait été stationné derrière sa barrière de plomb. Après plusieurs heures d’affrontements, ils ont été repoussés à coup de gaz lacrymogènes.
Ils ont toutefois mis le feu contre un hôtel, le Gray. C’est à ce moment que le sergent libanais, Toufik Al-Douwayhi, originaire de Zgharta, et membre de l’unité anti-émeutes a été tué. Alors qu’il tentait d’éloigner les émeutiers de l’hôtel. Il a été poussé par l’un d’entre eux dans le couloir d’un ascenseur, selon une première version.
Les émeutiers ont également envahi les bureaux du ministère de l’environnement, situé dans le bâtiment al-Azariat et l’ont également incendié.
Ils ont attaqué les locaux des ministères de l’Energie sur la corniche an-Nahr, et ceux de l’Economie.
Des sources ont confié pour al-Mayadeen TV qu’il y avait un plan des émeutiers destinés à détruire des documents liés à la corruption depuis 1992
Les bureaux de l’Association des banques ont aussi été attaqués et saccagés, ainsi que des dizaines de magazins dans le centre-ville.
Beyrouth, une ville sans armes
En parallèle, un autre groupe de quelques dizaines de contestataires, dirigés par d’anciens officiers de l’armée libanaise, se sont dirigés ver le ministère des Affaires étrangères et ont occupé les locaux. Y arborant une grande pancarte sur laquelle est écrit : Beyrouth sans armes ».
Un ex-colonel Sami Ramah, proche du chef du PSP Walid Joumblatt, y a lu un premier communiqué dans lequel il annonce avoir occupé le ministère qui avait été évacué par ses fonctionnaires en raison des dégâts occasionnés par l’explosion du port.
Joumblatt, le chef des Forces libanaises Samir Geagea et d’autres acteurs du camp du 14 mars s’emploient pour faire adosser au gouvernement actuel et au Hezbollah la responsabilité de la catastrophe due à l’explosion de quelque 2700 tonnes de nitrate d’ammoniumو stockées dans le port depuis plus de 7 années, dans des conditions inappropriées. Sachant que l’élément déclencheur de cette explosion est encore inconnu.
Ils oeuvrent aussi pour internationaliser la crise libanaise, pour justifier une ingérence des acteurs occidentaux dans les affaires internes libanaises, dans le but d’affaiblir le camp de la résistance.
Dans son discours, le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a qualifié ceux qui accusent la résistance d’être « des menteurs despotiques », après avoir affirmé qu’elle n’a jamais stocké aucun armement dans le port de Beyrouth, ni ne savait même ce qui s’y passait. Il leur a assuré que tous leurs efforts se solderont par un échec.
Selon les dernières informations, la plupart des émeutiers ont quitté le centre-ville où la situation semble revenir à la normale. Alors que l’armée libanaise s’attelle pour évacuer les locaux des ministères occupés par les émeutiers.
Source: Divers