Lorsque le président de la Chambre libanaise Nabih Berri a annoncé depuis deux semaines l’accord-cadre, qui représente la base pour le lancement de négociations indirectes entre le Liban et l’entité sioniste sur la démarcation des frontières terrestres et maritimes, il avait alors insisté que seule l’armée libanaise est chargée des pourparlers. Sous la direction du président de la République. le Liban étant toujours en guerre avec l’ennemi sioniste.
Or, des civils vont en faire partie. Et à la demande du chef de l’Etat. Le lundi 12 octobre, le bureau du Président Michel Aoun a déclaré que dans la délégation libanaise composée de quatre membres et dirigée par le chef d’état-major adjoint de l’armée libanaise pour les opérations, le brigadier général pilote Bassam Yassi, se trouvent en plus du colonel de marine Mazen Basbous, le président de l’Administration libanaise du pétrole Wissam Chbat et l’expert des frontières maritimes Najib Msihi qui travaille avec l’armée libanaise sur les cartes.
Les pourparlers devraient débuter le mercredi 14 octobre au siège de la force de maintien de la paix de l’ONU dans la ville frontalière du sud du Liban à Naqoura. Avec la médiation de l’organisation onusienne et de l’Onu. Le secrétaire d’état adjoint américain David Schenker devrait être présent.
C’est une demande israélienne que d’inclure des éléments civils dans les délégations des deux parties pour les négociations sur les frontières afin qu’elles puissent prendre l’aspect de reconnaissance de l’entité sioniste et de normalisation des relations avec elle.
Cela fait depuis 1996 qu’Israël tente de pousser le Liban à le faire dans les pourparlers indirects. Il semble qu’elle a réussi ces derniers jours à arracher ce qu’il n’a pas réussi à réaliser en 10 ans .
L’annonce du bureau du chef de l’Etat n’a pas manqué de soulever un tollé, l’inclusion de civils dans la délégation étant totalement rejetée aussi bien pour des considérations patriotiques liées à la dignité et l’honneur nationaux que pour des considérations liée à la Constitution. D’autant que c’est l’armée libanaise qui a toujours rempli cette mission, étant l’expertise dans les différents domaines techniques liés aux négociations frontalières.
Lundi, la présidence du Conseil des ministres libanais a adressé une lettre à la Direction générale de la présidence de la République faisant état que le président Aoun avait commis une « violation claire et flagrante d’un texte constitutionnel », en ne coordonnant pas avec le Premier ministre sortant Hassan Diab sur la formation de l’équipe qui gèrera les négociations sur la démarcation de la frontière maritime avec l’ennemi israélien.
Le texte fait allusion à l’article 52 de la Constitution qui stipule que le président doit coordonner avec le Premier ministre pour la négociation des traités internationaux. La présidence du Conseil des ministres libanais a souligné qu’elle avait communiqué à plusieurs reprises avec la Direction générale de la présidence dans le but de « s’engager sur les textes constitutionnels susmentionnés , vu que cette question de négociation est considérée comme une question souveraine ».
« En conséquence, la négociation et l’attribution d’une équipe à la négociation devraient se faire par le biais d’un accord commun entre le président et le premier ministre… et toute approche différente représente une violation claire et flagrante d’un texte constitutionnel », a ajouté la présidence du Conseil des ministres libanais .
Source: Al-Manar