Le président Emmanuel Macron s’est plaint auprès du quotidien américain The New York Times de la couverture par plusieurs médias de langue anglaise des récents attentats en France, les accusant de « légitimer » la violence de par leur incompréhension du contexte français.
« Lorsque la France avait été attaquée il y a cinq ans, toutes les nations du monde nous avaient soutenus », déclare M. Macron, cité dans la version française d’un article publié dimanche soir 15 novembre sur le site du New York Times.
« Et quand je vois, dans ce contexte, de nombreux journaux qui je pense viennent de pays qui partagent nos valeurs, qui écrivent dans un pays qui est l’enfant naturel des Lumières et de la Révolution française, et qui légitiment ces violences, qui disent que le coeur du problème, c’est que la France est raciste et islamophobe, je dis: les fondamentaux sont perdus », ajoute le président français.
Dans le même article, le journaliste du New York Times Ben Smith écrit que M. Macron accuse les médias anglophones, et américains en particulier, de chercher « à imposer leurs propres valeurs à une société différente ».
Il leur reproche, toujours selon M. Smith, de ne pas comprendre « la laïcité à la française – une séparation active de l’Eglise et de l’Etat qui date du début du XXe siècle ».
La France ne « va pas changer » son droit « parce qu’il choque ailleurs »
Emmanuel Macron a également regretté, ce lundi 16 novembre, la relative timidité du soutien international après les derniers attentats dans le pays, et réaffirmé que la France n’allait pas « changer » son droit sur la liberté d’expression « parce qu’il choque ailleurs ».
Il fait référence aux appels à manifester lancés dans plusieurs pays musulmans après ses propos défendant le droit à la publication des caricatures islamophobes.
La France a subi ces dernières semaines trois attentats: une attaque fin septembre à l’arme blanche qui a fait deux blessés près des anciens locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, la décapitation le 16 octobre du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty qui avait montré à ses élèves des caricatures insultant le prophète Mohammad (S), et une attaque au couteau qui a fait trois morts fin octobre dans une basilique de Nice (sud-est).
Après l’assassinat de M. Paty, Emmanuel Macron avait exprimé son soutien à la liberté de caricaturer et son gouvernement avait lancé une série de procédures judiciaires et administratives contre des associations musulmanes françaises. A la suite de quoi, plusieurs dirigeants de pays musulmans l’avaient accusé de défendre le blasphème contre l’Islam, et avait appelé leurs concitoyens à boycotter les produits français.
Source: Avec AFP