Le Premier ministre sortant Hassan Diab a reçu ce vendredi 11 décembre au Grand sérail le candidat au poste de Premier ministre Saad Hariri, a rapporté l’agence nationale ANI.
A l’issue de la réunion, le Premier ministre Hariri a fait la déclaration suivante : « Je suis venu à la présidence du Conseil des ministres pour exprimer mon rejet catégorique de la violation constitutionnelle claire et flagrante que le juge a commise en inculpant le Premier ministre. La Constitution est claire à cet égard; les chefs de gouvernement ne comparaissent que devant un tribunal spécial formé par le Parlement ».
Et d’ajouter : « Nous condamnons, refusons et n’accepterons pas le chantage exercé à l’égard de la Présidence du Conseil des ministres. Les familles des martyrs ont le droit de connaître la vérité, de savoir qui a amené ce navire et qui l’a couvert. Cependant, il est inacceptable de violer la constitution et de poursuivre le Premier ministre. Je suis venu pour me tenir aux côtés du Premier ministre et lui témoigner ma solidarité. »
Le procureur général auprès de la Cour de justice, Fady Sawan, en charge de l’enquête sur la double explosion dévastatrice du 4 août au port de Beyrouth, a inculpé jeudi le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab et trois anciens ministres pour négligence.
Dans un bref communiqué, Hassane Diab s’est dit jeudi « étonné » de cette inculpation qui, « au-delà de la personne, vise un poste » (de Premier ministre).
M.Diab a informé le juge d’instruction Fadi Sawan de sa réponse à la demande d’audition, déclarant qu’il respectait l’état de droit et se conformait à la constitution, ajoutant que Sawan a violé la Constitution et contourné le Parlement, et que le Premier ministre Diab a fourni toutes les informations dont il disposait concernant ce dossier, point final.
Il a également affirmé avoir « la conscience tranquille » concernant la façon dont il a traité « de manière transparente et responsable » le dossier de la double explosion au port.
« Je sûr d’avoir les mains propres et d’avoir géré le dossier de l’explosion du port de Beyrouth de manière responsable et transparente. Ce ciblage surprenant va au-delà de la personne et attaque le poste en tant que tel, et Hassan Diab n’autorisera aucune partie de s’attaquer au poste de Premier ministre ».
Le 4 août, une déflagration au port de Beyrouth, déclenchée par un incendie dans un entrepôt abritant depuis des années plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés. Elle a détruit le port et de nombreux quartiers de Beyrouth. M. Diab a démissionné quelques jours après le drame, mais il continue aujourd’hui de gérer les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.