Le Sénat dominé par l’opposition de droite a entamé mardi l’examen du projet de loi sur le « séparatisme », avec d’entrée de jeu un débat prolongé et animé sur le port du voile qui a abouti à l’adoption de plusieurs mesures d’interdiction, contre l’avis du gouvernement.
Le projet de loi a été défendu par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin comme « un texte de fermeté ».
Plus de 600 amendements ont été déposés pour ce texte sur « le respect des principes de la République » qui vise « l’islamisme » et va être examiné en première lecture pendant deux semaines.
Il prévoit des mesures sur la neutralité du service public, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence de l’ensemble des cultes et de leur financement, l’instruction à domicile et autres.
Le Sénat a voté à main levée contre une motion du groupe PS visant au rejet d’emblée du projet de loi, faisant apparaitre un clivage droite-gauche qui s’est confirmé en soirée lors de la discussion sur les accompagnatrices de sorties scolaires, le voilement des petites filles ou encore le burkini à la piscine.
Au terme d’un vif débat, le Sénat a ainsi voté dès mardi soir un amendement LR visant à interdire le port ostensible de signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires.
« Personne ne doute un seul instant que nous parlons ici du foulard. Ce serait hypocrite de dire que le voile n’est pas concerné », a affirmé le ministre de l’Intérieur, « très opposé » à l’introduction de cette mesure. L’amendement reprend une proposition de loi votée en première lecture par le Sénat en 2019. « C’est de l’acharnement législatif », a fustigé Sylvie Robert (PS).
Le Sénat a encore voté en soirée, toujours contre l’avis du ministre, un amendement de Michel Savin (LR) pour permettre au règlement intérieur des piscines d’interdire le port du burkini. Et enfin un amendement de Nathalie Delattre (RDSE à majorité radicale) visant à interdire le voilement des mineurs, soutenu par M. Retailleau.
Source: Avec AFP