Le département d’Etat, en pleine transition entre l’administration de Barack Obama et celle de Donald Trump, réexamine une aide aux Palestiniens à Gaza de 220 millions de dollars octroyée à la dernière minute par l’ex-secrétaire d’Etat John Kerry.
Juste avant de quitter le ministère des Affaires étrangères le 20 janvier, John Kerry a donné « instruction » à l’agence de développement USAID de débloquer « 220,3 millions de dollars pour des programmes de reconstruction à Gaza », a expliqué mercredi le porte-parole du département d’Etat Mark Toner, lequel servait l’administration Obama et assure l’intérim durant la transition.
Avant l’arrivée du secrétaire d’Etat nommé par M. Trump, l’ancien PDG du pétrolier ExxonMobil Rex Tillerson, le département d’Etat « réexamine cette dépense de dernière minute approuvée par l’administration précédente et fera les ajustements nécessaires pour s’assurer qu’elle correspond aux priorités de l’administration Trump-Pence », a indiqué Mark Toner.
Dans les derniers mois de l’administration Obama, les relations se sont franchement tendues entre Washington et l’entité sioniste, John Kerry accusant la droite israélienne au pouvoir et les colons de saboter la solution à deux Etats israélien et palestinien.
Au contraire, Donald Trump s’était montré, avant même d’arriver au pouvoir, beaucoup plus proche d’ « Israël » et du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ce dernier ayant d’ailleurs annoncé cette semaine une relance massive de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem AlQuds occupés.
Et le tout nouveau porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer a refusé mardi de commenter cette annonce par « Israël » de la construction de 2.500 logements dans des colonies en Cisjordanie occupée, la plus importante mesure du genre depuis des années.
L’administration Obama condamnait systématiquement la poursuite de la colonisation qu’elle considérait comme illégale et comme un obstacle majeur à la reprise du processus de paix.
Le numéro 2 de l’OLP « choqué » par le silence américain sur les colonies
Dans ce contexte, le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a dit mercredi avoir « reçu un choc » devant le silence des Etats-Unis sur les nouvelles annonces israéliennes de colonisation, et a pressé l’administration Trump de clarifier sa position.
« J’ai reçu un choc quand on a interrogé le porte-parole de la Maison Blanche sur les colonies et que non seulement il n’a pas condamné ou dénoncé, mais il n’a rien dit », a déclaré M. Erakat à l’AFP.
« Du coup, M. Netanyahu pense qu’il a les encouragements de l’administration américaine pour détruire la solution à deux Etats », a dit M. Erakat, secrétaire général de l’OLP.
« Nous entendions les Américains dire qu’ils (les Israéliens) devaient cesser les activités de colonisation, que c’est un obstacle à la paix, que c’est illégal. Ne rien dire, est-ce que cela signifie que le président Trump encourage (ces) activités? Nous avons besoin d’une réponse », a-t-il dit.
Netanyahu a répété mercredi devant le Parlement qu’Israël avait connu avec Barack Obama des années « pas faciles ». La première fois qu’il a rencontré M. Obama à Washington, « il m’a été dit: ‘not a brick’ (pas une brique de construction), y compris à Jérusalem ».
« Nous sortons de cette époque, nous avons décidé d’une nouvelle étape (dans la colonisation) et il y en aura d’autres », a poursuivi le Premier ministre.
Avec AFP