Un responsable israélien du ministère de la guerre a contesté, samedi 23 octobre, les affirmations américaines selon lesquelles les États-Unis n’avaient pas été informés d’une décision israélienne très controversée, de taxer six organisations de défense des droits palestiniens de « terroristes ».
« Les responsables de l’administration américaine ont été informés à l’avance de cette déclaration et ils ont reçu des informations à ce sujet », a déclaré le responsable s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« Israël ne nous a pas avertis de cette désignation », a toutefois indiqué Ned Price, le porte-parole du département d’État américain, affirmant que les États-Unis allaient demander à l’entité sioniste « des explications. »
Le ministre israélien de la guerre, Benny Gantz, accuse ces entités de liens avec le Front populaire de libération de la Palestine et de détournements d’argent.
Selon ses prétentions, « l’argent collecté a permis au FPLP de financer les familles des prisonniers et des auteurs d’attques (anti-occupation), de payer des salaires à ses membres, de renforcer ses activités terroristes et de diffuser son idéologie».
Gantz a appelé la communauté internationale à «couper tous les contacts» avec ce type d’organisations.
Décision «alarmante»
La décision israélienne a suscité la colère de nombreuses organisations internationales, tandis que l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas l’a qualifiée «d’assaut perturbant contre la société civile palestinienne».
Parmi les six ONG palestiniennes placées sur liste noire par Gantz figurent les organisations de défense des droits humains al-Haq et Addameer, qui défend les prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation.
Le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les Territoires palestiniens s’est dit «alarmé» par la décision israélienne, accusant l’entité sioniste de mener «une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres» ONG et restreignant «leur capacité à mener leurs tâches cruciales».
Amnesty International et Human Rights Watch ont également dénoncé une décision «épouvantable», «injuste» et «alarmante» qui «menace» le travail de certaines des ONG palestiniennes «les plus importantes».
L’ONG israélienne anticolonisation B’Tselem a jugé la décision des autorités israéliennes «digne des régimes totalitaires».