Des rapports médiatiques en Algérie et en Mauritanie ont fait état de la mort de trois civils algériens, pris pour cible, le lundi 1er novembre 2021, par un drone marocain. Les victimes, originaires des villes de Laghouat et Ouargla, selon le site Menadefense (qui évoque pour sa part des tirs d’artillerie), sont décédées lors de l’impact d’un missile air-sol.
Contactée par Sputnik, une source sahraouie proche du Front Polisario a indiqué que les routiers étaient à l’arrêt au moment de l’attaque dans une zone située entre la localité de Bir Lahlou, sur le territoire du Sahara occidental régi par le Front Polisario, et celle d’Aïn Ben Tili dans le territoire Mauritanien.
« Les trois victimes avaient emprunté la route qui mène de Tindouf, en Algérie, à Zouérat. Il semble qu’ils aient dévié de leur itinéraire et se sont retrouvés à mi-chemin entre Bir Lahlou et Aïn Ben Tili, qui sont distantes de tout juste 30 kilomètres. Il faut comprendre qu’il n’y a pas de routes asphaltées qui relient les villes dans la région, les routiers empruntent des pistes en plein désert, il est donc possible qu’ils soient entrés en territoire sahraoui. Ce que nous savons c’est qu’ils étaient à l’arrêt lorsque le missile a percuté leurs camions. Ils devaient certainement marquer une pause avant de reprendre leur chemin », indique notre source qui a requis l’anonymat.
Jusqu’à 16h GMT de ce mardi 2 novembre, l’Algérie et le Maroc n’avaient pas réagi. La seule réaction officielle est à mettre sur le compte de la Mauritanie qui a démenti, mardi 2 novembre, que l’attaque de camions algériens ait eu lieu sur son propre territoire.
« Depuis hier, plusieurs sites et plateformes médiatiques ont fait circuler la nouvelle que des camions algériens ont été attaqués dans le nord du pays. Afin d’éclairer l’opinion publique et de corriger les informations diffusées, la Direction de la communication et des relations publiques, commandée par l’état-major général des armées, nie la survenance de toute attaque à l’intérieur du territoire national », a indiqué l’armée mauritanienne dans un communiqué de presse.
Depuis la reprise du conflit armé au Sahara occidental le 13 novembre 2020, plusieurs attaques ciblant des civils, toutes attribuées aux Forces armées royales (FAR), ont été signalées dans différentes zones des territoires sahraouis administrées par le Front Polisario.
Un projectile a récemment détruit la remorque d’un camion à la frontière de la Mauritanie et du Sahara occidental conduit par un chauffeur algérien. Ce dernier s’en est sorti sain et sauf.
Ces 12 derniers mois ont surtout été marqués par la frappe marocaine contre un convoi militaire sahraoui qui a provoqué la mort d’Addah Al-Bendir, le commandant de la gendarmerie nationale sahraouie lors d’un raid aérien au mois d’avril 2021. Selon certains observateurs, le Maroc aurait utilisé un drone d’attaque lors de cette opération. Information qui n’a jamais été confirmée par l’armée marocaine.
Il est à noter que le Maroc a récemment acquis 13 drones de combats Bayraktar TB2 de fabrication turque commandés dans le cadre d’un contrat signé en 2019.
À l’été 2021, le Congrès américain a décidé de bloquer la vente de drones de précision MQ-9B Skyguardian aux FAR, sur fond d’escalades au Sahara occidental. Washington avait prévu de livrer quatre appareils ainsi qu’un lot de missiles.
Source: Avec Sputnik