Alors qu’il vient d’entrer dans la dernière phase de sa première – et longue – mission, le porte-avions britanniques HMS Queen Elizabeth vient de perdre son premier aéronef, en l’occurrence l’un des huit F-35B du No 617 Squadron de la Royal Air Force [RAF], alors qu’il navigue en ce moment en Méditerranée.
En effet, lors d’un vol de routine, selon le ministère britannique de la Défense [MoD], un F-35B s’est abîmé le mercredi 17 novembre dans les eaux internationales de la Méditerranée, entre l’Égypte et Chypre. Ayant pu s’éjecter, le pilote a été récupéré sain et sauf par un hélicoptère Merlin du porte-avions.
Selon le site militaire Opex360, étant donné que, lors de la première phase de sa mission, en Méditerranée, le groupe aéronaval britannique [CSG 21] avait été surveillé de près par des avions de combat et des navires russes évoluant non loin des côtes syriennes, l’hypothèse d’un acte hostile peut venir à l’esprit, même si la piste d’un problème technique ou d’une erreur humaine semble privilégiée.
« Une enquête a commencé. Il serait donc inapproprié de commenter davantage pour le moment », a toutefois déclaré un porte-parole du MoD.
L’un des défis sera de récupérer au plus vite l’épave de l’appareil afin de faciliter l’enquête et… d’éviter les curieux qui voudraient en apprendre davantage sur le F-35.
Selon le site George Hatcher’s Air Flight Disaster, la Royal Navy est en course contre les Russes pour récupérer l’appareil.
Pour rappel, le HMS Queen Elizabeth a appareillé de Portsmouh le 22 mai, avec 18 F-35B à son bord, dont 10 appartenant au Marine Fighter Attack Squadron 211 [US Marine Corps]. Ce renfort américain s’expliquait par le fait que la RAF ne pouvait pas aligner plus de 21 appareils sur les 24 livrés [trois sont basés aux États-Unis, ndlr].
À noter que, en octobre, la RAF a indiqué que ses F-35B avaient franchi le cap des 100’000 heures de vols.
Il s’agit du troisième F-35B perdu en trois ans.
En 2018, un appareil de ce type, mis en oeuvre par le Marine Fighter Attack Training Squadron 501 [VMFAT-501], s’était écrasé à environ 8 km de la base de Beaufort [Caroline du Sud], en raison d’un défaut de fabrication d’une durite de carburant.
Puis, deux ans plus tard, un F-35B du 3rd Marine Aircraft Wing était entré en collision avec un KC-130J Hercules du Marine Aerial Refueler Transport Squadron 352 [VMGR-352], au-dessus de la Californie.
Cet appareil de la 5eme génération présenté comme le fleuron de l’industrie aéronautique militaire américaine et l’un des plus coûteux a accusé 7 années de retard dans sa fabrication par Lokheed Martin.
Des problèmes techniques ont souvent accompagné la phase de son optimisation et de ses essais au vol. En 2020, ont été décelées 13 lacunes susceptibles d’avoir un « impact » sur les missions pour lesquelles il a été conçu. 5 d’entre elles ont été réglées. En 2017, une cinquantaine de F-35A de l’US Air Force avaient été cloués au sol sur la base aérienne de Luke (Arizona) en raison d’un problème d’oxygène pour les pilotes. En juillet 2014, un incendie s’est déclaré sur l’un d’entre eux, lors de son décollage.
Sources: Opex360, AFP, Hatcher’s Air Flight Disaster, autres