L’Iran a accusé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de traitement discriminatoire, quelques jours après avoir reçu à Téhéran son directeur général Rafael Grossi.
« C’est une réalité. L’AIEA ne traite pas l’Iran comme elle le devrait et nous l’avons rappelé à plusieurs reprises », a déclaré jeudi soir 25 novembre à la télévision d’Etat, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’Energie atomique (OIEA).
Selon lui, si l’Iran est victime d’un tel traitement c’est « d’abord parce que les organisations internationales sont sous l’influence de pays puissants. Ces derniers les financent et en échange font pression sur elles », affirme-t-il.
« Cependant nous essayons, même dans la situation actuelle marquée par l’échec des instances internationales qui est aussi celui de la communauté internationale, de faire valoir nos droits légitimes et de neutraliser les tentatives visant à déformer l’image de l’Iran, comme celle de faire passer notre pays pour un cherchant à posséder l’arme nucléaire… » a insisté Bahrouz Kamalvandi.
Acharnées dans leurs hystérie anti-République islamique d’Iran devenue chronique, ces puissances ne cessent d’accuser l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire et c’est pourquoi, disent-elles, il faut empêcher les enrichissements iraniens, déplore M.Kamalvandi qui ajoute : « Et pourtant l’accès à la technologie (civile) nucléaire et au savoir-faire dans cette industrie est une source de fierté nationale. C’est pourquoi, nous ferons tout notre possible pour l’atteindre. »
Insistant sur le fait qu’il ne faut pas abandonner l’AIEA, bien qu’elle soit sous l’emprise des pouvoirs en place, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique poursuit ainsi : « Il faut absolument continuer les négociations avec l’AIEA, car elles sont nécessaires. »
« Le Dr Amir Abdullahian, ministre des Affaires étrangères, lors de sa rencontre avec le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique a prononcé un discours clair en soulignant que cet organisme ne devrait pas être instrumentalisée par les pays riches. »
« Nous avons dit à l’agence que notre travail conjoint doit être réalisé sans ingérence étrangère et dans le cadre d’une mission technique et professionnelle loin de tout comportement politique », a-t-il indiqué. Pour le porte-parole de l’OIEA, nous avons besoin d’indices de références pointus et définis pour l’évaluation et le suivi de la coopération bilatérale.
Kamalvandi a affirmé également : «Notre indicateur actuel, après la mise en œuvre de la loi stratégique anti-sanctions adoptée par le Parlement, est que notre relation avec l’Agence est une relation de sauvegarde au terme d’une surveillance bien définie [des activités nucléaires de l’Iran]».
« Les garanties signifient que nous fournissons, des informations sur les matières nucléaires et sur l’accès aux sites dans lesquels se trouvent les matières », a-t-il fait remarquer.
« À l’installation de Karaj, nous n’avons pas de matières nucléaires et pour cette raison, les « garanties » ne la concerne pas. Nous y fabriquons des centrifugeuses. Ils disent que l’Iran produit des centrifugeuses avancées dans son usine de Karaj. Oui, nous n’hésitons pas à le faire ! Dieu merci, notre pays est capable de produire de telles centrifugeuses à grande capacité et pour le faire, nous ne demandons d’ailleurs la permission de personne ! Il s’agit de notre droit légitime et il n’y a aucune restriction à un tel travail, conformément à l’article 4 du TNP (Traité de non-prolifération d’arme nucléaire) », a-t-il ponctué.
L’Iran met par ailleurs en garde les États-Unis : « Levez toutes les sanctions ou les pourparlers échoueront ! »
Les déclarations du dirigeant iranien interviennent à quelques jours de la reprise, prévue lundi à Vienne, des négociations avec le groupe des 4+1 pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, suspendues depuis juin.
Les négociations de Vienne impliqueront Téhéran et les autres pays encore parties à l’accord. Les Etats-Unis participeront de manière indirecte aux discussions.
Les premiers pourparlers du nouveau gouvernement iranien avec les signataires du Plan global d’action conjoint de 2015 abandonné unilatéralement en 2018 par l’ancienne administration US échoueront, « à moins que les États-Unis n’acceptent un ensemble de conditions clés », a par ailleurs averti le Vice-ministre iranien des Affaires Etrangères et négociateur en chef de Téhéran, Ali Bagher Kani à l’occasion d’une interview accordée à The Independent.
« L’objectif principal des négociations à Vienne est que l’administration Biden rejoigne l’accord historique que l’ancien président américain Donald Trump avait unilatéralement abandonné, en imposant en plus des sanctions à l’Iran ».
M.Kani a souligné que tout progrès sur ce front devait être précédé de la levée de toutes les sanctions américaines et d’une garantie qu’une future administration à Washington ne reviendra pas une fois de plus sur l’accord.
S’adressant à The Independent sur les pourparlers qui doivent reprendre à Vienne le lundi 29 novembre, M. Bagheri Kani, s’est également plaint du fait que la nouvelle administration US répétait certaines erreurs de sa prédécesseur en poursuivant notamment la « politique » échouée de la « pression maximale » sur Téhéran ; un fait nous laissant méfiants et perplexes.
Sources: PressTV + AFP